Autrices et Auteurs confronté.e.s à la crise sanitaire et économique

Actualités Autrices et Auteurs confronté.e.s à la crise sanitaire et économique TÉMOIGNAGES D’AUTRICES OU D’AUTEURS : Christelle Pécout / Nicole Masson / Bessora / Philippe Lebeau / Julia Borsatto /Laure-Hélène Césari / Héloïse Chouraki / Laurent Mantel / Ludmila Volf / Cécile Däniker / Olivier Cohen / Mariannick Bellot / Christophe Héral / Guénaël Louër / Hélène Pince / Dominique Lemaître / Richard Dubugnon / Henri Nafilyan Nous avons demandé en avril 2020 aux membres des différents groupements qui composent le Snac de témoigner, en un bref constat, des difficultés rencontrées dans l’exercice de leur profession d’autrice.teur du fait de la crise sanitaire et économique. Bande Dessinée / Lettres – Christelle Pécout, vice-présidente du Snac, membre du groupement Bande Dessinée / Lettres. Dans les jours qui ont suivi l’annonce du confinement, les annulations des différentes interventions que je devais faire ont suivi très rapidement. Une intervention en bibliothèque, une journée de dédicace chez un grand constructeur automobile, des ateliers dessin, et deux conférences dans un gros salon manga… Je fais partie de ces auteurs de bande dessinée pour qui le printemps, temps de festivals et d’événements autour du livre, est un moment de rencontres rémunérées nombreuses, donc rentable et important dans les revenus annuels. Avec la pandémie, le manque à gagner pour ce printemps est dans ma situation très important. Sans compter les projets de livres qui sont repoussés ou tout simplement mis au frigo. L’un de mes projets est pour le moment dans cette dernière situation, la coautrice étant actuellement trop inquiète pour s’y remettre. Et je ne peux pas lui en vouloir car le stress aussi est un facteur à prendre en compte. Au confinement en lui-même et à la peur du virus s’ajoute la peur de l’après. Je connais trop bien le monde du livre pour ignorer qu’il sera difficile, voire impossible, de placer un nouveau projet chez un éditeur. Difficile d’anticiper ce qu’il va se passer. Christelle Pécout – Crédit : Christelle Pécout Mercenaire de l’édition – par Nicole Masson, auteure de beaux livres et de livres pratiques, membre du groupement Lettres / Bande dessinée. Parmi les auteurs, il existe une catégorie à laquelle j’appartiens, celle des rédacteurs de livres sur commande. Qu’il s’agisse de livres pratiques ou de beaux livres, de livres encyclopédiques ou de livres de jeux et de divertissement, les manuscrits ne sont produits qu’à mesure qu’ils sont commandés et intégrés au programme d’un éditeur. À l’heure du confinement, toutes les maisons d’édition, grandes ou petites, retardent, diffèrent, déprogramment, et surtout ne lancent plus de nouveaux projets. Les mercenaires de l’édition comme moi en sont réduits à boucler les réalisations en cours sans savoir exactement quand ils paraîtront, à laisser en stand-by d’autres projets qui sont en suspens, à ne plus avoir d’interlocuteur pour lancer de nouveaux chantiers. Si on ajoute la saisonnalité de plus en plus forte dans l’édition, avec les livres-pour-se-faire-du-bien au printemps et les livres-à-offrir pour Noël, il est clair que les répercussions du Covid-19 vont se faire sentir jusqu’en 2021-2022. Nicole Masson – Crédit : Yann Caudal Peut-être, peut-être pas – par Bessora, vice-présidente du Snac, membre du groupement Lettres / Bande Dessinée, et présidente du CPE. Le 15 mars, situation anticyclonique, jusqu’en 2021 (et au-delà) : deux tiers d’à-valoir à percevoir sur un contrat de prête-plume, un autre contrat d’édition qui doit arriver dans la semaine, pour la parution d’un roman en janvier 2021. Mais encore, opportunité, à l’automne d’une « réécriture de traduction ». Et puis une présentation d’œuvre en mai 2020. Et cætera. Et soudain, confinement. Deux-tiers d’à-valoir gelés parce que la compta est fermée. Un contrat qui se fait désirer parce que l’éditeur a d’autres problèmes à régler. Présentation d’œuvre annulée. La réécriture de traduction n’est pas totalement foutue : l’éditeur a acheté les droits en Corée, mais il ne sait pas s’il va pouvoir les exploiter : parce que, et si 2021 était une année de surpublication, pilonnage de masse, et prix cassés ? Peut-être, peut-être pas, on ne sait pas. Bessora – Crédit : Jean-Hugues Berrou Doublage / Sous-Titrage / Audiodescription Réinventer demain – par Philippe Lebeau, vice-président de l’Union professionnelle des auteurs de doublage (Upad), membre du groupement Doublage / Sous-Titrage / Audiodescription. Le flux normal de mon travail d’auteur-dialoguiste s’est, avec la crise sanitaire, légèrement détendu. Je continue à adapter quelques épisodes de série déjà tournés, mais je n’en vois guère de nouveaux se profiler à l’horizon. Si des délais moins serrés donnent plus de temps pour peaufiner des détails, ils sont aussi l’indicateur que les enregistrements sont aujourd’hui bel et bien à l’arrêt. Beaucoup de mes confrères et consœurs se retrouvent sans activité, et l’absence de statut d’auteur se fait plus que jamais sentir : il rend extrêmement difficile l’accès aux aides de l’État et suscite des inquiétudes légitimes. Persuadé que nous sommes la réponse aux questions inédites que nous nous posons, je consacre une partie de ce supplément de temps à échanger, avec les organisations professionnelles où je suis actif, sur les dispositions à faire connaître aux auteurs pour bénéficier des aides d’urgence, et sur les actions à entreprendre pour nous coordonner et maintenir nos activités d’auteur en vie : les tournages étant à l’arrêt complet aux États-Unis, reste à évaluer quels films et séries sont en postproduction, ainsi que les solutions envisageables pour reprendre au plus vite les enregistrements de doublage dans des conditions sanitaires sûres et réalistes. Je consacre le peu de temps libre qui me reste à accorder la plus grande place possible à ce qui nous tient debout, à ce qui nous permet d’avancer : la réflexion, les proches, les plaisirs que l’on croyait acquis, l’écoute active de ceux qui sont plus que jamais loin. Le défi que représente pour moi ce confinement ? Concilier la difficulté d’accepter la fragilité de nos existences avec l’excitation de devoir, dès maintenant, réinventer demain. Philippe Lebeau – Crédit : Carole Cadinot Un passage à vide en 2020 mais aussi en 2021 – par Julia Borsatto, traductrice et adaptatrice de l’audiovisuel, membre du groupement Doublage / Sous-Titrage / Audiodescription. Pour ma part,
COVID-19, l’IRCEC mobilisée : Comment solliciter une aide sociale ?

Actualités COVID-19, l’IRCEC mobilisée : Comment solliciter une aide sociale ? L’Ircec a annoncé que son Conseil d’administration avait voté le report au second semestre 2020 de la campagne de premier appel de cotisation au RAAP. En conséquence la campagne d’appel de cotisation habituellement précédée au mois d’avril d’une campagne de pré-appel, visant à connaître l’assiette sociale 2020 des adhérents IRCEC (sur leurs revenus de droits d’auteur et assimilés perçus en 2019) et sur leurs choix d’option au titre des cotisations RAAP a été reportée elle sera ouverte d’ici juin sur l’espace adhérent des auteurs. L’Ircec a indiqué qu’elle tiendrait informé les auteurs des périodes précises d’ouverture du pré-appel et de l’appel de cotisations au RAAP au titre de 2020 par une publication sur leur site et via un mailing à leurs adhérents. Par ailleurs l’Ircec veut affirmer qu’elle entend épauler ses adhérents en cette période difficile. Plusieurs dizaines de demandes ont déjà été accompagnées par l’assistante du service social de l’Ircec et ont pu aboutir devant les commissions des Affaires sociales des trois régimes (RAAP, RACD et RACL). Comment solliciter une aide auprès d’un des régimes de l’IRCEC ? Le formulaire de demande d’aide sociale IRCEC est téléchargeable dans l’espace personnel adhérent. Accompagné de toutes les pièces utiles à l’étude de la situation de l’auteur, le formulaire devra être adressé à l’attention de l’assistante du service social, via le formulaire de contact dans l’espace adhérent ou par mail (actionsociale@ircec.fr). L’envoi postal à l’adresse rappelée sur le formulaire est également possible.
Le Fonds de solidarité enfin adapté pour les auteurs sans numéro Siret !

Actualités Le Fonds de solidarité enfin adapté pour les auteurs sans numéro Siret ! On le demandait depuis plus de deux mois ! On nous le promettait souvent, mais les promesses étaient déçues. La nouvelle est enfin tombée ce soir. Le formulaire permettant aux artistes-auteurs déclarant leurs revenus en traitements et salaires de formuler une demande d’aide au titre du fonds de solidarité institué par le décret n°2020-371 du 30 mars 2020 est désormais en ligne: https://formulaires.impots.gouv.fr/formulaire/. Les artistes-auteurs concernés peuvent directement accéder au formulaire dédié depuis la page d’accueil du portail impots.gouv.fr et déposer des demandes : jusqu’au 15 juin au titre des mois de mars et avril, jusqu’au 30 juin au titre du mois de mai. Attention ce formulaire ne s’adresse qu’aux Artistes-auteurs qui déclarent leurs revenus en traitements et salaires. Rappelons que pour les artistes auteurs disposant d’un n° SIRET en leur nom propre et déclarant en BNC (bénéfices non commerciaux), l’accès à cette aide se fait en se connectant à l’espace particulier du site impots.gouv.fr (puis dans “messagerie sécurisée”, sélectionner “écrire”, puis “Je demande l’aide aux entreprises…”), Pour les Artistes-auteurs ayant bénéficié des mesures de soutien au pouvoir d’achat en 2018 ou 2019 (versées en compensation de la hausse de la CSG), il est demandé dans la mesure du possible et afin de faciliter le traitement des demandes de fournir les mêmes coordonnées bancaires que celles transmises à l’AGESSA – MDA pour le versement de cette précédente aide. Attention pour les Artistes-auteurs, après avoir annoncé que le chiffre d’affaires s’entendait comme les recettes nettes encaissées au titre des activités artistiques, l’administration fiscale indique que le chiffres d’affaires s’exprime Brut hors TVA. Il inclut l’ensemble des recettes encaissées au titre des activités artistiques. Pour les droits d’auteurs, il convient de retenir le montant brut hors taxe, donc avant précompte social et hors TVA.
Il faut vraiment rééquilibrer le partage. Un entretien avec Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération CGT Spectacle

Actualités Il faut vraiment rééquilibrer le partage. Un entretien avec Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération CGT Spectacle Bulletin des Auteurs – Qui participera aux élections professionnelles prônées par le rapport Racine ? Denis Gravouil – Une élection professionnelle d’auteurs est logique, nous sommes d’accord avec cette mesure. Elle ne relève pas du Code du travail, mais elle doit trouver le bon dosage pour que tout le monde puisse s’exprimer, que personne ne se sente lésé. Un corps électoral qui ne serait défini que par les revenus ne prendrait pas en compte les plus fragiles, ceux qui ont par exemple le plus besoin d’accéder à la sécurité sociale. Le critère pour être électeur doit être le plus large possible, pour que personne ne soit oublié. B.A. – Qui sera élu ? D. G. – Des personnes physiques, représentantes des organisations. La représentation des autrices.teurs ne doit pas se faire à la notoriété, mais passer par les organisations. Quelles organisations ? Il faut qu’elles soient représentatives. Il s’agit de déterminer qui est représentatif et selon quel poids. Dans le monde salarié, les organisations non représentatives ont beaucoup moins de droits que celles qui sont dites représentatives dans une branche. Ne peuvent négocier des conventions collectives que les organisations représentatives. La question de la représentativité est cruciale, elle opère un tri. Il ne faut pas que les critères se retournent contre des organisations qui ont une activité très importante, comme le Snac. La représentativité d’une organisation peut être appréciée au regard de son activité, du nombre de ses adhérent.e.s, de ses liens avec des organisations syndicales confédérées. Une organisation qui n’a pas de frais de fonctionnement peut facilement s’engager dans une course à l’échalote pour engranger un nombre maximal d’adhésions à tarif symbolique, en ne rendant aucun service. B. A. – Que pensez-vous de la sectorisation des élections ? D. G. – Les questions peuvent être très différentes selon les secteurs, les revendications peuvent être communes, sur la sécurité sociale ou la retraite, mais peuvent aussi être différenciées selon les métiers. Le Conseil national des artistes-auteurs devra travailler par secteur, sinon on aura des grand-messes qui ne serviront à rien. Il faut savoir à la fois travailler sur les sujets en commun, et c’est l’avantage d’être une organisation transversale comme le Snac, et pouvoir répondre aux questions de chaque métier. Le Snac, qui fédère en son sein différents groupements, sera capable de travailler sur des sujets particuliers. B. A. – Est-ce que la présence des producteurs et diffuseurs au sein du CNAA pose problème ? D. G. – Il faut que ça reste un Conseil national des artistes-auteurs. Qu’un dialogue s’établisse avec les producteurs et diffuseurs est une chose, mais un déséquilibre ne doit pas se créer aux dépens des auteurs. Si l’on prend l’exemple du paritarisme, où l’on nous dit que c’est moitié-moitié entre employeurs et salariés, dans les faits on a intérêt à se montrer très très forts chez les salariés pour ne pas laisser les employeurs discuter tout seuls avec le ministère. B. A. – Le CNAA sera-t-il écouté, éventuellement suivi par le gouvernement ? D. G. – D’expérience, les Conseils mis en place de cette façon-là sont toujours consultatifs. On n’a aucun pouvoir, tout dépend de comment le ou la ministre veut les faire fonctionner. Nous le voyons avec le Conseil national des professions du spectacle, existant depuis 1993. Quoi qu’il en soit, il faut vraiment investir ce genre d’endroit, parce que c’est le seul moyen d’arriver à pousser à ce que la question soit prise dans le bon sens. C’est indispensable d’avoir cet outil, pour faire entendre une voix la plus large possible, mais c’est une condition sine qua non qui ne peut être suivie d’effet que si l’on arrive à faire en sorte que les pouvoirs publics aient vraiment envie d’entendre la position du Conseil national des artistes-auteurs et des organisations d’auteurs qui y siègent. Si la volonté est que le CNAA fonctionne, cela va permettre de poser beaucoup de questions. Les préconisations du rapport Racine sont plutôt positives. La question est : vont-elles être mises en œuvre ? En particulier, il y a beaucoup de sujets communs entre les auteurs et les salariés, qui sont liés à la protection sociale et à la répartition des richesses en direction de ceux qui font le travail, sur lesquels nous avons intérêt à nous coordonner car ce sont des batailles. Il y a des intérêts divergents entre ceux qui payent et ceux qui font le travail. Il faut vraiment rééquilibrer le partage. B. A. – La Fédération CGT Spectacle est très mobilisée face à la crise sanitaire et économique. D. G. – En tant que responsable fédéral, je suis attentif à tous ceux qui sont touchés par la crise. Les plus touchés ce sont les plus précaires, les salariés permanents dont l’activité est arrêtée, bien sûr, mais en premier lieu et en termes de revenus les artistes et techniciens intermittents du spectacle et les autrices et auteurs. La crise du Covid va avoir un impact comme jamais connu depuis la Seconde Guerre mondiale sur l’activité dans nos secteurs, et nous sommes en train de demander de façon convergente une politique forte, c’est-à-dire des droits sociaux, un plan de relance avec des aides à l’emploi ou des aides fléchées en direction de ceux qui font le travail, auteurs ou salariés. Certes il n’y a pas d’assurance chômage pour les auteurs, mais le combat pour l’accès à la sécurité sociale, notamment au congé maternité pour les autrices, ou pour le maintien d’un revenu, est le même. Les seuils s’avèrent trop élevés, il faut absolument obtenir qu’on fasse sauter ces seuils d’accès aux indemnités de congé maternité ou d’arrêt maladie. Organisations d’auteurs et organisations de salariés, dans des métiers qui dans notre fédération appartiennent parfois aux deux champs, comme chez les réalisateurs, nous devons agir ensemble parce que nous n’allons pas obtenir si facilement que cela que ce gouvernement tienne les promesses qui ont été faites, comme quoi personne ne resterait sur le
À propos du rapport Racine, deux points en libre opinion : par Christian Clozier, vice-président du Snac, membre du groupement Musiques contemporaines

Actualités À propos du rapport Racine, deux points en libre opinion : par Christian Clozier, vice-président du Snac, membre du groupement Musiques contemporaines Premier point Ma désapprobation de ce rapport centralisateur et normateur (faiseur de normes) porte en premier lieu sur cette affirmation que les auteurs doivent être professionnalisés et électeurs pour que leurs revendications soient entendues. Le rapport prouve qu’elles l’ont été (perçues mais non entendues) par le pouvoir central puisque politiquement il lui faut instrumentaliser les impasses-réponses qu’il promeut dans ce même rapport. Or, aucune réponse, aucune garantie ne sont données à leurs résolutions hormis un montage bureaucratique complexe dont l’articulation avec les instances de décisions ne sont pas établies, mais se résumant à informer le ministère, le même qui a (au nom du gouvernement) généré les conditions de leur existence. C’est donc infirmer le rôle, la fonction et l’efficacité des syndicats et groupements associatifs libres pour pouvoir opérer un regroupement sous contrôle de quelques structures dites représentatives qui seraient, elles seules, légitimes puisqu’élues selon des procédures non déterminées alors que ce sont les revendications portées jusqu’à ce jour par ces syndicats et groupements qui sont la base édulcorée des impasses-réponses données par ce rapport qui les instrumentalise. Ce rapport projette de professionnaliser la fonction d’auteur, de créateur, qui ne serait légitime et présentable que si représentée à l’issue d’élections aux modalités floues. Je comprends que pour bénéficier au titre d’auteur de retombées légitimes et de sécurité sociale, retraite… il faille justifier de ses revenus d’auteur, avec, selon leur importance, les distinguos neutres d’affiliés et d’assujettis, disparus aujourd’hui, bien qu’« assujetti » soit un terme fort déplaisant. Mais ces distinguos n’étaient qu’administratifs et ne déterminaient en rien le profil d’auteur du compositeur. Par exemple, encore maintenant, pour obtenir une commande d’État, une aide du FCM ou peut-être du CNM naissant, être assujetti ou affilié, français ou étranger, n’était pas pris en compte, mais et seulement la qualité, la compétence de création. Le projet Racine classera, étiquettera les auteurs en un niveau financier ou suffisant ou insuffisant selon leurs droits perçus, créant, via le Conseil national et via le ministère, un statut-fixation des professionnels et l’agglomérat d’un sous-prolétariat de la création. Ce qui produit les situations financières pourrait idéalement être le talent, mais malheureusement il ne suffit pas d’être estampillé professionnel pour avoir du talent, il faut du métier. C’est pourquoi avoir du talent et donc du métier et ne pas être catalogué professionnel est inacceptable, quand bien même les créations ne rapporteraient pas assez. Ces catégories de compositeur « professionnel » et de compositeur « amateur » ou, pire encore, « occasionnel », sont à bannir.Être compositeur n’est pas un salariat, c’est un état et un étant, hors contingences de temps, créateur de ce qu’il advient. Et on ne peut simultanément être et ne pas être. Plus modestement et lexicologiquement, si l’on interroge le dictionnaire, il définit « professionnel » en multisens, comme il convient :1) – parlant d’une pers. : qui exerce un métier, une profession donnée ; qui a les qualités, l’habileté requises pour les exercer.– en parlant du comportement d’une pers. : qui relève de la personne de métier, de la compétence, de l’habitude à exercer un métier.2) – par ext. : qui fait sa principale activité de quelque chose, qui en tire ou non ses revenus.Et métier :C) – par anal. : rôle social, intellectuel, politique joué dans la sociétéD) – par méton. : habileté, savoir-faire dans la production ou l’exécution manuelle ou intellectuelle acquis par l’expérience, la pratique que confère un métier ou une activité permanente. Un compositeur qui doit exercer une (des) activité(s) complémentaire(s), voire subsidiaire(s) (enseignement, scène ou autres) pour améliorer l’ordinaire que ses créations lui rapportent, est inéluctablement tout autant professionnel. D’autant que talent ou pas, ce qui détermine fortement le taux de rémunération, c’est d’une part le genre, le style, la spécialité musicale et, d’une autre, l’appartenance à un réseau et, d’une autre part encore, la ville d’exercice. L’expression « monter à Paris » sous-entend bien ce qu’elle veut dire. Le Snac est bien conscient de ces causes / effets socialo-économico-culturels puisque les adhérents compositeurs s’inscrivent à leur choix dans trois groupements. Il est donc inacceptable que l’appellation « amateur » ou « occasionnel », qui de fait est stigmatisante dans l’environnement professionnel, soit appliquée à ces compositeurs de talent ou pas, qui ne peuvent subsister de leurs seuls revenus Sacem, commandes, ou autres mais qui ne sont pas moins personnellement et socialement professionnels. Ce n’est pas l’argent, la nomenclature du Siret, qui détermine la « qualité », le niveau de professionnalisme, mais la reconnaissance par le public, les collègues, ainsi que gens, institutions et opérateurs, eux effectivement professionnels du marché. Si je me permets de prendre mon exemple (non pour le talent mais le métier), je suis sociétaire définitif depuis 1987, compositeur de musique dite contemporaine et n’ai jamais pu vivre de mes répartitions.La diffusion d’un single sur les réseaux et médias génère en droits des niveaux sans commune mesure avec un concert en salle de musique contemporaine. Le plus simple et respectueux est donc de ne pas acter de distinguos basés sur les revenus et de considérer que les compositeurs, dotés ou mal lotis, ressortent à l’espèce générale des compositeurs, configurée en genres spécifiques aux déclinaisons particulières. Le droit d’auteur est leur lot commun, protecteur, qui confère à son bénéficiaire le titre de « compositeur », que son audience soit parcimonieuse ou grande. La Sacem ne fait pas de distinguos, elle perçoit, elle répartit à ses 169 400 créateurs et 6210 éditeurs les 140 millions d’œuvres dont 1,9 million d’œuvres déposées chaque année, utilisées par ses 506 000 clients. Ces derniers chiffres par eux seuls signifient la réelle démesure entre la capacité d’action d’un rétrograde Conseil national adossé à un ministère chiche de ses moyens et l’immense voire insensée autoproduction support internet qui n’a que faire de distinguos et de qualité. Pour en revenir au rapport Racine, dont le schéma des trois niveaux manifeste bien la mise sous contrôle régulateur étatique
Non renouvellement de la convention entre le Snac et la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse

Actualités Non renouvellement de la convention entre le Snac et la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse Information : la Charte des auteurs jeunesse n’est plus membre du Snac. Dans une Charte infos récente, la Charte indique qu’ “elle repense son conseil juridique”. Elle rappelle que depuis de nombreuses années, la Charte et le Snac étaient partenaires, ce qui permettait aux auteurs de bénéficier gratuitement des conseils juridiques du délégué général du Snac, . Elle précise que ce partenariat prenant fin, les chartiste ne pourront plus contacter directement Emmanuel de Rengervé. Le Snac souhaite indiquer que, depuis plusieurs années, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse était membre du Snac, en tant que personne morale. C’est à ce titre que les adhérents de cette organisation bénéficiaient d’un libre accès aux consultations juridiques données par l’un des salariés du Snac (Emmanuel de Rengervé, juriste, docteur en droit spécialisé en Propriété Littéraire et Artistique). Le conseil syndical du Snac avait conditionné le renouvellement d’une convention d’adhésion de la Charte au Snac comme personne morale à un rappel de certains principes. Le Snac et la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse ne se sont pas accordés pour une nouvelle convention annuelle dans des conditions mutuellement satisfaisantes concernant les consultations juridiques données par le Snac aux auteurs membres de la Charte. Les adhérents de la Charte ne peuvent plus bénéficier des consultations juridiques Snac en libre accès.
Adaptation du fonds de solidarité : nouvelles informations sur délais de report

Actualités Adaptation du fonds de solidarité : nouvelles informations sur délais de report L’interface de dépôt des demandes au titre du fonds de solidarité pour les artistes-auteurs déclarant leurs revenus en traitements et salaires est toujours et encore en cours de développement par la DGFIP *… * La direction générale des Finances publiques (DGFiP) Mais, on nous laisse entendre une fois de plus qu’elle devrait être ouverte très prochainement !!! Nous rappelons notre communiqué Les auteurs à ce jour toujours écartés du fonds de solidarité : trop c’est trop ! Nous ne manquerons pas de relayer aux auteurs les informations nécessaires. Maigre consolation, un délai “suffisant” sera laissé aux artistes auteurs pour effectuer leur demande d’aide à partir de l’ouverture effective du service. Une nouvelle version du décret relatif au fonds de solidarité a été publiée pour l’aide au titre du mois de mai. Il faut retenir de ce texte que : Le délai de dépôt des demandes au titre des mois de mars et d’avril est reporté au 15 juin pour l’ensemble des artistes-auteurs, Le fonds de solidarité est prolongé au titre du mois de mai, dans les mêmes conditions qu’au mois d’avril. Le délai de dépôt des demandes pour mai est fixé au 30 juin. Le nouveau décret fixe également les modalités de certaines évolutions du dispositif : Le bénéfice du fonds est étendu aux personnes qui ont bénéficié, au titre du mois d’avril et/ou du mois de mai 2020, d’une pension de retraite ou d’indemnités journalières de sécurité sociale pour un montant inférieur à 1.500 euros. Pour ces personnes, le montant de l’aide versée au titre du fonds de solidarité pour les mois d’avril et de mai est réduit du montant des retraites et indemnités journalières perçues. L’évaluation de la perte de chiffre d’affaires pour les mois d’avril et mai 2020 pourra être effectuée, pour les entreprises créées après le 1er février 2020, par rapport au chiffre d’affaires réalisé en février 2020 et ramené sur un mois.
Fonds d’aide d’urgence aux auteurs CNL-SGDL : une dotation doublée, des conditions d’accès élargies, de nouveaux intervenants

Actualités Fonds d’aide d’urgence aux auteurs CNL-SGDL : une dotation doublée, des conditions d’accès élargies, de nouveaux intervenants La SOFIA, le CFC, la SCAM, l’ADAGP et la SAIF abondent le fonds d’aides aux auteurs de livres et font partie de la commission chargée d’examiner les demandes et d’attribuer les aides. Le Conseil d’administration du Centre national du Livre, à l’issue d’une concertation avec l’ensemble des organisations représentatives des auteurs de l’écrit membres de la commission et les cinq organismes de gestion collective, a adopté, jeudi 30 avril, les modifications suivantes : les auteurs ayant publié deux ouvrages à compte d’éditeur (au lieu de trois exigés jusqu’alors) seront désormais éligibles, les revenus du foyer du demandeur ne seront plus pris en compte dans le calcul du plafond de ressources (jusqu’alors limité à 3 SMIC, soit 54 765 € brut en 2019). Ces conditions d’accès modifiées vont permettre d’aider plus d’auteurs. Ces nouveaux critères sont applicables depuis le 1er mai à l’ensemble des demandes d’aide, aussi bien à celles reçues depuis le 10 avril, qu’à celles qui seront déposées à compter du 1er mai, tant au titre du mois de mars que d’avril (et de mai). Les auteurs ont jusqu’au 1er septembre 2020 pour effectuer leurs demandes. La dotation du « Fonds d’aide d’urgence CNL-SGDL » a été ainsi doublée (2M€ au lieu de 1M€) grâce aux contributions financières de la SOFIA, de la SCAM, du CFC, de l’ADAGP et de la SAIF. Avec l’arrivée de ces 5 sociétés et le départ de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, la commission est désormais ainsi composée : Centre national du Livre (CNL), Conseil Permanent des Écrivains (CPE), Syndicat national des auteurs et compositeurs (SNAC), Association des traducteurs littéraires de France (ATLF), Société des Gens de Lettres (SGDL), Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (SOFIA), Centre français du droit de copie (CFC), Société civile des auteurs multimédia (SCAM), Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP), Société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe (SAIF). À mi mai, selon les chiffres communiqués, environ 400 auteurs ont touchés une aide au titre des mois de mars et/ou avril, pour un montant total d’environ 400.000 €, soit une aide moyenne par auteur d’environ 1.000 € et une aide médiane de 1.150€.
La place des auteurs dans le Plan des mesures venant en aide au monde de la Culture

Actualités La place des auteurs dans le Plan des mesures venant en aide au monde de la Culture Le 6 mai, deux mois après le début de la crise sanitaire et économique, en direct sur une chaîne d’information en continu, le Président de la République, en présence du Ministre de la Culture, a dévoilé certaines pistes ou orientations d’un Plan pour aider le monde de la Culture qu’il reconnaît et qu’il sait être fortement touché par le confinement sanitaire et les incertitudes d’un calendrier de retour à la normale. Ces annonces ont été faites en direct au terme d’un échange en visioconférence avec une douzaine de personnalités de la Culture de différents domaines. L’une des mesures annoncées, la plus attendue sans doute, était celle concernant les droits à l’assurance chômage des intermittents du spectacle. Le chef de l’Etat a annoncé la prolongation jusqu’à fin août 2021 des indemnités de chômage, qualifiant cette année comme une année blanche. Ces mesures sont indispensables à la survie de certains secteurs : musique, spectacles vivants, audiovisuel. La solidarité entre partenaires d’un même écosystème va de soi et les auteurs bénéficieront -de manière indirecte- de ces dispositions. Bien d’autres sujets ont été abordés lors de cette prise de parole du Président, tous avaient leurs raisons d’être, voire leurs impérieuses nécessités : dispositifs de soutien à destination du cinéma et de l’audiovisuel, aux festivals, dotation financière pour le CNM (dont les auteurs devront veiller à ce qu’une part finance les mesures d’urgence en leur faveur), mesures concernant les salles et producteurs de spectacles, reprise et accélération de la transposition de deux directives européennes (SMA et droit d’auteur), etc. Bien sûr toutes ces annonces nécessiteront, pour en évaluer la pertinence et l’efficacité, de savoir pour beaucoup d’entre elles les chiffrages prévus par le gouvernement. Tout en saluant l’initiative et l’importance du symbole de l’intervention présidentielle, le SNAC veut surtout rester ancré sur la réalité des mesures annoncées et sur celles qui sont susceptibles de modifier la vie des auteurs. Il y a un an, jour pour jour ou presque, Emmanuel Macron, lors d’un déjeuner à l’Elysée avec les représentants de tous les maillons des industries culturelles, déclarait que les auteurs devaient être placés au centre des dispositifs de la Culture. L’intervention du 6 mai est-elle en adéquation avec cette déclaration ? Pour les mesures concernant directement les auteurs, nous avons entendu et retenu : L’annonce du Président concernant une exonération de cotisations sociales pour les auteurs pour une durée de « 4 mois ». Nous rappelons que l’idée d’une baisse ou d’une exonération des charges sociales et fiscales a été portée par le Snac (et d’autres organisations) sans être entendue à ce jour. L’exonération devra être définie et expliquée dans sa durée limitée, son périmètre et ses modalités, elle ne saurait se traduire par une perte de droits pour les artistes-auteurs. Par ailleurs, le bénéfice réel d’un tel dispositif (aussi limité dans le temps) devra être évalué pour les auteurs dont les revenus ont ou auront fondu lors de la crise. L’annonce du Président selon laquelle : « L’école pourrait fournir un réservoir d’activités pour les artistes intermittents et les créateurs ». Si nombre d’auteurs ont recours à certaines interventions dans le milieu scolaire pour compléter le bas niveau de leurs revenus, ces activités ne ressortent en aucun cas de façon automatique de leur vocation ou de leur professionnalisme. Si les auteurs n’ont pas vocation à se substituer aux animateurs sociaux–culturels ou aux enseignants artistiques, certains d’entre eux seront sans doute intéressés et volontaires, mais uniquement dès lors que les conditions juridiques et financières seront acceptables. Car les services de l’Etat doivent encore finaliser et publier la circulaire sur les revenus accessoires des artistes-auteurs, circulaire bloquée depuis plus d’un an par les guerres ministérielles… entre Culture et Sécurité Sociale. L’annonce du lancement (sans précision de date) d’un “grand programme de commandes publiques” dans le secteur artistique (et pour les auteurs âgés de moins de 30 ans) que ce soit pour les métiers d’art, le spectacle vivant, la littérature, les arts plastiques”. Cette annonce a priori intéressante nécessite des précisions, entre autres : quel est le budget mis en œuvre ? Quels domaines artistiques seront-ils concernés ? Quand ces commandes seront-elles déclenchées et pour quelle période ? Après les idées lancées par le Président de la République, nous attendons donc toutes les précisions indispensables et l’ouverture des discussions et négociations entre l’État et les organisations professionnelles. Nous serons évidemment vigilants quant aux engagements pris. Le SNAC prendra sa part de responsabilité dans cet effort collectif de construction, y compris en portant des idées différentes ou complémentaires et en veillant à ne pas créer des casse-tête administratifs à cause des cadres contraints, jamais adaptés aux situations particulières et variées des professionnels de la création… Il est certain que pour les auteurs la crise et les effets de la crise sur leur travail et sur leurs rémunérations par nature différée s’étaleront sur plusieurs années. Tout reste à faire pour élaborer un plan qui permette d’accompagner les auteurs dans la période : adaptation effective à tous les auteurs du dispositif national Fonds de solidarité (TPE), dispositifs d’aides directes aux auteurs pour la création, baisse ou annulation de charges sociales et/ou fiscales à court terme et sur 3 à 5 ans, création d’un fonds de garantie sur les droits d’auteur impayés (y compris dans le cadre des procédures collectives menées devant le tribunal du commerce), mise en œuvre d’un cadre social et fiscal adapté, élaboration de règles visant à empêcher que la rémunération des auteurs soit une simple variable d’ajustement des créations culturelles, mesures d’aides aux entreprises culturelles conditionnées par le parfait règlement des droits d’auteur. Lire le communiqué en intégralité
Les auteurs à ce jour toujours écartés du fonds de solidarité : trop c’est trop !

Actualités Les auteurs à ce jour toujours écartés du fonds de solidarité : trop c’est trop ! Les auteurs à ce jour toujours écartés du fonds de solidarité : trop c’est trop ! Mesdames et messieurs les gens sérieux … tout ceci n’est pas sérieux ! OUI, la crise sanitaire et économique est extrême. Nous n’ignorons rien de son ampleur et des difficultés qui touchent nombre, sinon tous les secteurs confondus. MAIS, Depuis le début de la crise sanitaire, les organisations professionnelles d’artistes-auteurs attirent l’attention du gouvernement et du ministère de la Culture sur les carences dans l’adaptation indispensable des dispositifs nationaux mis en place et en particulier, pour le fonds de solidarité. Faut-il rappeler que selon les textes en vigueur, ce dispositif devrait pouvoir s’appliquer également à tous les artistes-auteurs ? Or, en l’état actuel, et malgré des promesses maintes fois réitérées tout au long des dernières semaines, à la date de ce communiqué le fonds de solidarité n’est toujours pas accessible à la plupart des artistes-auteurs. La majorité d’entre eux, se trouvant sans numéro de Siret, ne peuvent même pas postuler, alors même qu’ils rempliraient les conditions d’attribution de l’aide financière présentée par le gouvernement comme l’une de ses mesures phares pour lutter contre la crise économique qui frappe les “indépendants”… On nous parle d’un problème informatique… 2 mois après ce n’est pas sérieux ! On nous assure régulièrement que le problème sera très vite résolu : 2 mois après ce n’est pas sérieux ! On nous garantit que tout est mis en œuvre pour que les artistes-auteurs soient traités équitablement : 2 mois après ce n’est pas sérieux ! Par ailleurs, une fois les problèmes « techniques » enfin réglés nous attendrons toujours des réponses sur la philosophie économique d’un fonds de solidarité qui ne prend pas en compte les particularités des professions dont la règle est que les rémunérations sont versées en différé. Faute de traiter les adaptations nécessaires pour les auteurs, vous maltraitez les auteurs. Assez de promesses, des actes et des faits. Lire le communiqué en intégralité