FIBD : Un peu de hauteur pour les auteurices

Actualités FIBD : Un peu de hauteur pour les auteurices Fort de ses bientôt 20 années d’existence et de l’expériences de ses pilotes impliqué.e.s pour la cause des auteurices (rémunération en festival, tables rondes professionnelles, contrat commenté, etc.), le Groupement BD du Snac souhaite apporter sa contribution à la réflexion autour de la refonte du FIBD. L’initiative des pouvoirs publics de reprise en main du festival semble aller dans le bon sens. Toutefois, avant de convier l’interprofession pour la photo de groupe, cette nouvelle et inhabituelle volonté collective affichée doit pouvoir se concrétiser avec discernement et sans précipitation. Notre autonomie, notre liberté de parole et d’expression sont tout autant nos fondamentaux que le socle de notre activité, axé sur la défense des droits des auteurices. Aussi, nous refusons catégoriquement d’être une caution morale et syndicale, qui n’aurait pour objet que d’étouffer la légitime colère… Ou pis encore ! De faire le jeu d’agendas électoraux imposant des initiatives décidées en urgence et sans aucune garantie avérée ! Nous le redisons ici : nous ne participerons pas – et ce de quelque manière que ce soit -,  au Festival de BD d’Angoulême en 2026. Néanmoins et pour aller de l’avant, nous proposons le document « FIBD 3.0 »*. En gestation depuis de longs mois, il est l’héritage des luttes pour La Chaaarte BD et festivals des Autrices Auteurs en Action, et cette crise structurelle du FIBD nous a permis d’y apporter la dernière touche. Il représente un horizon, un récit, un nouvel imaginaire, pour le Festival d’Angoulême et notre profession. Nous invitons les pouvoirs publics, les éditeurices, les possibles structures organisatrices à s’en saisir, ainsi que les auteurices qui y souscrivent, à le partager massivement *FIBD 3.0 Le Groupement BD du SNAC Dessin de Marc-Antoine BOIDIN, dessinateur de bande dessinée, responsable du groupement BD du Snac.

FIBD : Fin de série ?

Actualités FIBD : Fin de série ? Malgré de très nombreuses réserves venues de l’ensemble des acteurs et des actrices de la bande dessinée, l’association FIBD a fait le choix de reconduire la société 9e art + pour organiser le festival international de BD après 2027. Le groupement BD du Snac prend acte de cette décision. Elle contrevient à la tentative d’apaisement, objectif des négociations mises en place depuis de longs mois et souhaitée par l’interprofession. Nous ne pouvons que déplorer le peu d’attention porté aux auteurices et à leur mobilisation massive, en actant une décision préjudiciable au secteur. Comme nous l’avions souligné dès le début des échanges, « les mêmes causes auront les mêmes conséquences ». Au-delà de la bande dessinée, c’est un signal inquiétant de validation des pratiques managériales problématiques et toxiques dans le monde de la culture et de l’événementiel. Nous n’en voulons plus. Puisque l’Association refuse de tourner cette page, nous n’avons d’autre choix que de refermer le livre ! En conséquence, le Snac ne participera pas au FIBD 2026. Le Snac boycotte et soutient les différents appels qui se prononcent en ce sens. Nous appelons les auteurices souhaitant faire entendre et porter leurs voix pour une évolution nécessaire vers un environnement professionnel plus serein à une journée de mobilisation dans cet objectif fin janvier ! Le Groupement BD du SNAC Dessin de Marc-Antoine BOIDIN, dessinateur de bande dessinée, responsable du groupement BD du Snac.  

Festival de BD d’Angoulême : Le Snac quitte l’ADBDA

Actualités Festival de BD d’Angoulême : le Snac quitte l’ADBDA Depuis la création de l’ADBDA (Association pour le développement de la BD à Angoulême) en 2017, le SNAC a toujours privilégié les discussions constructives avec les divers acteurs du Festival, et la recherche d’avancées concrètes pour cet événement populaire et relevant du « bien commun ». Aux côtés des éditeurs et des pouvoirs publics, grands financeurs du Festival, le SNAC a participé depuis l’édition 2025 à de nombreuses réunions de l’ADBDA destinées à assurer l’avenir de cet événement dans des conditions sereines – notamment pour les autrices, la lutte contre les VHSS étant au cœur des préoccupations de notre syndicat. Un nouvel opérateur devant être choisi pour l’édition 2028 par l’association du FIBD (Association du Festival International de la BD), seule décisionnaire de l’avenir du Festival, de longues discussions ont eu lieu au sein de l’ADBDA pour que la procédure de mise en concurrence nécessaire à la pérennisation de cet événement majeur se déroule dans les meilleures conditions possibles. Le SNAC constate à regret que l’objectif n’a pas été atteint. Dans une atmosphère de suspicion permanente, le FIBD n’a engagé avec nous qu’un dialogue de sourds, marqué par plusieurs revirements. En témoigne le récent refus d’intégrer une personnalité qualifiée, garante de neutralité, au processus de mise en concurrence – un signal particulièrement alarmant envoyé à tous les partenaires et financeurs du Festival.  

La communication visuelle fait-elle partie de la culture ? – Un entretien avec Gaëlle Hersent

Actualités La communication visuelle fait-elle partie de la culture ? – Un entretien avec Gaëlle Hersent, dessinatrice de Bande dessinée et illustratrice, représentante du groupement « Bande dessinée ». Bulletin des Auteurs – Vous habitez Montpellier, vous vous êtes aperçue que la municipalité de votre ville employait l’intelligence artificielle dans sa communication, notamment culturelle. Gaëlle Hersent – Différentes campagnes de communication de la municipalité ont fait appel à l’intelligence artificielle. La plus importante, sur le racisme et le « vivre-ensemble », reprenait l’image des « Trois Grâces », qui est la statue emblématique de la place de la Comédie à Montpellier, la détournait avec trois femmes d’origine différente, générées par l’IA. De manière concomitante, dans le journal local Monsieur le Maire assurait que la Ville de Montpellier sacralisait la culture.  Deux autres campagnes ont suivi dans un temps réduit, l’une pour la « Fête de la nature », la troisième sur le site archéologique Lattara, qui appartient à la métropole. Avec Margaux Saltel, illustratrice et elle-même habitante de la métropole, nous avons trouvé cela assez paradoxal : vouloir sanctuariser la culture et néanmoins ne pas faire appel à des illustrateurs pour les affiches de la Ville. Ce télescopage nous a fait réagir. Ainsi nous avons décidé d’écrire ensemble une tribune, qui a dans un premier temps été signée par 150 personnes travaillant dans le secteur de la création : illustrateurs, auteurs de bande dessinée, graphistes, concept-artists, etc. Nous avons essayé de l’envoyer à M. le Maire et à Mme la Directrice de la communication, mais nous n’avons pas eu de réponse. A priori notre mail semble avoir été bloqué par le « fire-wall » efficace de la mairie. Ne recevant pas de réponse, et les élections municipales approchant, nous avons publié notre tribune sur les réseaux sociaux, Instagram, Bluesky, etc., afin que le sujet devienne public. Dès le lendemain un adjoint au maire nous a répondu, sur Bluesky, en nous invitant à une discussion à la mairie pour la semaine suivante. Nous avons rencontré cinq personnes de la mairie le jeudi 17 juillet. Entretemps notre tribune était passée de 150 à 400 signatures. B. A. – Quelles ont été les suites données à cette rencontre ? G. H. – La Mairie a décidé d’écrire une charte, en interne, et nous a assuré qu’il n’y aurait plus de visuels générés à 100 % par l’IA dans la communication de la métropole et de la Mairie. La directrice de la communication nous a expliqué travailler avec des agences de communication et avec des graphistes en interne. La campagne avec les Trois Grâces avait été concoctée en externe par une agence de communication. En ce cas la Mairie n’a pas la main sur le processus. La campagne sur les jardins a été faite par une jeune graphiste, en interne, qui voulait « s’amuser » avec cet outil. La directrice de la communication n’avait pas vu la troisième affiche. Elle a insisté sur le fait que plus d’un millier de visuels était produit chaque année, et que c’était juste trois affiches sur plus d’un millier… Le côté positif, c’est que nous avons été reçues rapidement par la Mairie, qui s’est montrée curieuse et attentive, que les personnes rencontrées ont voulu comprendre, d’autant que Montpellier se dit être à la pointe de la réflexion sur l’utilisation de l’IA : une convention citoyenne a été organisée entre 2023 et 2024 et elle a établi dix règles autour de l’utilisation de l’IA : une convention citoyenne a été organisée entre 2023 et 2024 et elle a établi dix règles autour de l’utilisation de l’IA. La Mairie a aussi sensibilisé ses agents sur le sujet et interdit le recours à « Chatgpt » par ses agents en 2023 en attendant d’en savoir plus. Ceci dit, il me semble que l’utilisation de l’IA générative d’images était dans leur angle mort et qu’il ne devait pas y avoir d’illustrateur ou graphiste dans le panel de citoyen.ne.s réuni.e.s lors de cette convention citoyenne. La Mairie nous a proposé d’organiser une autre réunion dans le courant de l’année, avec d’autres signataires de la tribune, pour mieux nous connaître et réfléchir ensemble. Je me pose la question de cet usage généralisé de l’IAgen au niveau de la communication visuelle des mairies et autres institutions publiques. On veut sanctuariser la culture, mais sans envisager un seul instant que la communication visuelle peut rentrer dedans. Il y a un côté très pragmatique et utilitariste des images. Touche-t-on ici à la différence floue entre « Beaux-Arts » et « Arts Appliqués » ? Et l’un vaudrait d’être sanctuarisé et pas l’autre ? Les images réalisées dans le cadre de la communication visuelle, n’est-ce pas aussi une forme de culture ? La plupart des mairies, des métropoles, des institutions publiques, ne réfléchissent pas à cela. Elles se disent : J’ai besoin d’une affiche pour communiquer des informations. Parce que ça coûte moins cher, parce que ça va plus vite, qu’il y a moins d’intermédiaires, je vais générer une image par l’IA. Je serais néanmoins curieuse de savoir si cela coûte moins cher dans le cas où c’est une agence de communication qui l’utilise mais qui facture tout de même son travail à la Mairie. Par ailleurs, est-ce qu’il n’y a pas une perte de qualité ? Les graphistes ne savent pas corriger les erreurs de dessin et les laissent apparentes (problèmes de mains, d’endroits confus et mal « dessinés »). Ainsi est livrée au public une image mal finalisée. J’ai aussi soulevé le point des droits d’auteurs auprès de la directrice de la communication. Paient-ils des droits d’auteur ou des cessions de droits à des agences de communication sur des visuels générés par l’IA ? Cela pose question parce que, à ma connaissance, il n’y a pas de droit d’auteur sur des images générées par l’IA. J’ai l’impression qu’elle n’avait pas envisagé ce point. Je viens d’assister à une table ronde, au musée Fabre de Montpellier, sur le thème « Art et IA dans la ville

L’Avenir du festival d’Angoulême – Un entretien avec Marc-Antoine Boidin

Actualités L’Avenir du festival d’Angoulême – Un entretien avec Marc-Antoine Boidin, scénariste, dessinateur et coloriste de Bande dessinée, responsable du groupement. « Bande dessinée ». Bulletin des Auteurs – Quelles sont les perspectives à l’approche du Festival d’Angoulême 2026 ? Marc-Antoine Boidin – Nous pouvons rappeler que trois structures sont concernées par l’organisation du festival : l’association historique FIBD, Festival international de la Bande dessinée, qui a créé l’événement, et qui est propriétaire de la marque « FIBD » ; la société privée « 9 Art + » présidée par Franck Bondoux, à laquelle l’association FIBD a confié l’organisation du festival ; l’ADBDA, Association pour le développement de la bande dessinée à Angoulême, un espace de discussions composé des institutions publiques qui financent le festival et des organisations professionnelles (SNE, SEA, Snac). Le contrat entre l’association FIBD et « 9 Art + » vient à échéance en 2027. Se pose donc la question du futur de l’organisation du festival. Une information a parcouru le milieu de la Bande dessinée, selon laquelle une fusion entre « 9e Art + » et le FIBD serait à l’ordre du jour. B. A. – Quelles seraient les conséquences d’une telle fusion ? M.-A. B – Un contrôle accru de l’événement par « 9 Art + » et son directeur. Or, depuis de nombreuses années, force est de constater que de nombreux clivages et tensions sont liés à sa gestion du festival. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’avait été créée l’ADBDA, où siège le Snac. Il nous semble donc que le fonctionnement de cet événement majeur de notre secteur mérite une véritable restructuration. B. A. – Un appel à projets a été lancé. M.-A. B – De notre avis, l’importance culturelle de l’événement, son financement public conséquent et sa dimension internationale en font un bien public. Si un appel d’offre n’est pas possible (son financement public représente moins de 50 %), il est apparu évident à tous qu’a minima un appel à projets devrait être mis en place. B. A. – Qui va décider, et quand ? M.-A. B – Si l’association FIBD a consenti à sa mise en place sous l’insistance des membres de l’ADBDA, pour autant le rôle de l’ADBDA reste d’ordre consultatif puisque seule l’association FIBD décide des modalités, du cahier des charges et du prestataire retenu, dont le nom sera connu d’ici la mi-novembre. Le dialogue est difficile mais nous insistons pour que le FIBD prenne toutes les dispositions afin que l’issue de cet appel d’offre fasse consensus et que le climat d’apaisement souhaité par tous émerge enfin. B. A. – La décision de boycotter ou non le festival 2026 sera prise en fonction de ce résultat ? M.-A. B – À tout le moins le Snac laissera à ses adhérent.e.s le choix individuel de s’y engager ou non. Jusqu’ici Le Snac a toujours préféré éviter la politique de la chaise vide, pour faire entendre la voix des autrices et des auteurs. Nous avons pu ainsi faire avancer nos revendications comme la mise en place de la rémunération des auteurs et des autrices de BD en dédicace, la parité dans le jury d’attribution des prix du festival, l’espace professionnel dédié aux autrices et auteurs, etc. De plus, le festival offre une fenêtre médiatique pour faire entendre les difficultés croissantes qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur métier. Ce fut le cas notamment lors de la « Marche des Auteurs » en 2015, qui contestait la hausse du taux de la cotisation à l’assurance retraite appelée par le Raap. B. A. – L’atmosphère du festival d’Angoulême n’est pas la règle de tous les festivals. M.-A. B – Certains festivals sont moteurs dans la mise en place d’une meilleure considération des autrices et des auteurs. Beaucoup font partie du Club 99, la jeune fédération de festivals BD, qui bénéficie d’un large tissu géographique, de structures très diverses et qui s’étend sur toute l’année. Nous serons d’ailleurs présents au festival de Saint-Malo, « Quai des Bulles », qui se tient à la fin du mois d’octobre, et qui réunit plusieurs centaines d’autrices et auteurs pendant trois jours. À cette occasion nous diffuserons un fascicule, « Clauses Combat ». Il reprendra dix clauses importantes des contrats d’édition, pour bien les comprendre et donner des arguments aux autrices et aux auteurs, en vue d’obtenir des contrats plus solides et mieux équilibrés. Nous y organisons également une rencontre flash autour des rémunérations, des rendez-vous juridiques individuels pour les auteurs et autrices et un apéritif qui les réunira le vendredi soir… Beaucoup d’élus du groupement BD seront présents pour cette édition 2025 !

Avenir du festival d’Angoulême : banc de brume et mer agitée

Actualités Avenir du festival d’Angoulême : banc de brume et mer agitée De nombreuses discussions entre les différents acteurs et financeurs de l’association du FIBD se sont tenues depuis la dernière édition du Festival de la bande dessinée d’Angoulême, avec pour objectif de clarifier sa situation et d’assurer l’avenir de cet événement phare de notre secteur. Dans cette perspective, le SNAC relaie la voix des auteurices au sein de l’ADBDA (Association pour le développement de la BD à Angoulême). En effet, depuis la création de l’ADBDA en 2017, le groupement BD du SNAC interpelle toutes les institutions décisionnaires, qu’elles soient publiques ou privées, pour leur faire part des volontés des auteurices. Pour mémoire, nous avons notamment obtenu, dans ce cadre, la parité des jurys, la désignation du Grand Prix par les auteurices et surtout la rémunération de leurs heures de dédicace. Aujourd’hui, sans relâche, nous travaillons – entre autres – pour une meilleure prise en compte de la lutte contre les violences et harcèlements sexistes et sexuels, ou encore pour une juste rémunération des expositions. En aucun cas, et cela a été maintes fois répété aux membres de l’ADBDA, le SNAC n’entend se substituer aux auteurices quant à leur volonté individuelle de participer ou non à la prochaine édition du Festival. Nous avons indiqué lors de ces nombreuses réunions que la décision des auteurices serait de toute évidence influencée par le choix final de la structure, du prestataire et de son représentant qui seront à l’avenir en charge du Festival. Les initiatives portées par les auteurices pour permettre un déroulement plus serein de cet événement ont permis une évolution du projet initialement conçu par l’association du FIBD pour les années qui viennent. C’est avec détermination que le groupement BD du SNAC s’est engagé depuis plusieurs mois à les défendre et poursuit ses efforts pour que soit mis en place avant la prochaine édition un Festival apaisé. Beaucoup de questions restent néanmoins en suspens à ce jour et notre mobilisation massive est aujourd’hui indispensable pour que le Festival réponde à nos aspirations. Ainsi, un boycott n’est en aucun cas exclu s’il s’avérait que nos demandes répétées depuis plusieurs mois venaient à ne pas être entendues dans les meilleurs délais. Dans cet objectif commun, le groupement BD du SNAC se montre extrêmement vigilant concernant le processus en cours de mise en concurrence dont dépend l’avenir du Festival. Un processus qui se doit d’être le plus neutre, équitable et transparent possible. Le Groupement BD du SNAC Dessin de Marc-Antoine BOIDIN, dessinateur de bande dessinée, responsable du groupement BD du Snac.

Un appel d’offres pour l’organisation du festival d’Angoulême – Un entretien avec Marc-Antoine Boidin

Actualités Un appel d’offres pour l’organisation du festival d’Angoulême – Un entretien avec Marc-Antoine Boidin, scénariste, dessinateur et coloriste de Bande dessinée, responsable du groupement « Bande dessinée ». Bulletin des Auteurs – Quel est le bilan du festival d’Angoulême ? Marc-Antoine Boidin – Cette année nous avons élargi notre terrain d’intervention. Comme d’habitude nous avions l’espace des auteurs et des autrices de BD, à la Chambre de commerce et d’industrie d’Angoulême, et nous avons inauguré l’espace de la nouvelle création. Nous y avons proposé une table ronde sur le sujet des débuts professionnels dans la BD, grâce à des retours d’expérience d’auteurs et autrices plus confirmés, qui ont raconté comment ils avaient débuté leur activité. Le public regroupait une soixantaine de spectateurs, des auteurs amateurs qui songent à devenir professionnels, et des scolaires, sachant que les personnes qui assistaient sont assez passionnées de BD et souvent rêvent de devenir auteurs aussi. Ils ont ainsi découvert l’existence du Snac et de notre contrat BD commenté. Ainsi de futurs potentiels auteurs et autrices ont pu recevoir des informations utiles. À la CCI, le jeudi après-midi, en lien avec l’AGrAF, les Auteurs Groupés de l’Animation Française, et L’A., l’Agence culturelle de la Région Nouvelle-Aquitaine, nous avons proposé un « speed dating », c’est-à-dire des rencontres, entre auteurs de l’écrit et auteurs de l’image, pour des projets de BD ou des projets d’animation. L’idée était que des rencontres puissent avoir lieu, et des projets communs émerger ensuite. Ce n’est pas évident, surtout pour des scénaristes, de rencontrer des dessinateurs ou dessinatrices. Provoquer de telles rencontres est une manière de rompre l’isolement. Ils ont pu ainsi échanger sur leurs projets ou leurs souhaits, l’occasion aussi pour le Snac de les informer sur les droits d’adaptation qui sont systématiquement associés aux contrats d’édition. Permettre aux auteurs et autrices de  penser dès le départ à ce qu’il pourrait advenir de leur projet. Artistiquement certes, mais aussi en termes de périmètre de contrat. Le vendredi nous avions notre journée professionnelle, avec une table ronde autour de la phobie administrative, qui donnait des informations sur ce qu’il faut faire, ce à quoi il faut penser, et qui avait pour objet de donner des clefs pour éviter cette peur des papiers à remplir, des formulaires à envoyer, pas toujours simples à comprendre, et pour lesquels on n’a pas forcément une appétence  particulière. Le vendredi après-midi nous avons échangé autour du contrat numérique et de la question des intelligences artificielles, à propos de quoi Maïa Bensimon, déléguée générale du Snac, est intervenue. Des clauses mentionnant l’IA commencent à apparaître dans les contrats, heureusement pour s’en défendre, éditeur comme auteur. Cependant nous devons être vigilants sur ces nouveaux points qui sont abordés dans les contrats. Le contrat, papier et numérique, étant la pierre angulaire du confort (ou non) dans lequel nous exercerons notre métier, le sujet est primordial. Même si le contrat concerne l’œuvre, il génère les conditions de travail de l’auteur, sa rémunération, ses délais, le périmètre des droits qu’il aura cédés. Enfin, Maïa Bensimon a tenu une permanence juridique le jeudi après-midi. B.A. – Le Conseil permanent des écrivains demande que l’organisation du festival d’Angoulême bénéficie d’un appel d’offres. M.-A. B. – Le festival d’Angoulême est  souvent l’objet de polémiques, car il est le plus important événement BD de l’année et il cristallise les tensions, notamment syndicales, puisque c’est le moment où nous sommes visibles, donc où nous pouvons faire remonter des problématiques. Un article du journal « L’Humanité Magazine » pointait, le 23 janvier dernier, certains scandales autour de l’organisation du festival, et de la société « 9eme art+ » qui le gèrent. Cette gestion de l’organisation du festival est problématique, elle nuit à son image et à l’image de la bande dessinée en général. C’est à l’occasion d’un précédent scandale qu’avait été créée l’ADBDA (Association pour le Développement de la BD à Angoulême) où les institutions publiques locales, régionales, nationales, qui financent le festival, se réunissent pour rédiger un Contrat d’objectifs et de moyens. Les auteurs avec le Snac comme les éditeurs, SNE (Syndicat National de l’Edition) et SEA (Syndicat des éditeurs alternatifs), y siègent, mais à titre consultatif. C’est dans cette association que nous avons pu défendre la rémunération des dédicaces au FIBD, la parité dans les jurys ainsi qu’un espace dédié aux autrices et aux auteurs. Trois structures différentes se croisent dans la conduite du festival : l’Association pour le développement de la bande dessinée à Angoulême ; l’Association historique qui a créé l’événement, et qui est propriétaire de la marque « FIBD » ; la société « 9e Art +», à laquelle l’association FIBD a confiée l’organisation du festival. La société « 9e Art +», du fait de son contrat avec l’association FIBD, qui dure jusqu’en 2027, n’est pas mise en concurrence avec d’autres sociétés. Le financement public du festival représente 45 % de son budget, c’est pourquoi il a pu ne pas y avoir d’appel d’offres (à partir de 50 %, un tel appel d’offres est obligatoire). Un appel à projets en revanche est possible et permettrait de construire un festival en adéquation avec l’ensemble des partenaires publics et de l’interprofession. Il y a un en outre consensus entre les éditeurs, les auteurs et les pouvoirs publics pour que cet appel à projet soit mise en place. Le DG de « 9e Art + » est aussi propriétaire d’une société, « Partnership Consulting », qui cherche des partenariats pour le financement du festival. Il n’y a aucune transparence sur le choix des sponsors que nous découvrons le jour de la conférence de presse. Cela crée de l’incompréhension, et des frictions avec les valeurs auxquelles peuvent s’identifier les auteurs de bande dessinée. B.A. – Parmi les scandales évoqués ont été mentionnées des violences sexistes et sexuelles. M.-A. B. – Ce sujet nous préoccupe et nous concerne. Dans notre secteur, il a été lancé par le collectif des créatrices de BD déjà avant « #MeToo ». Nous devons donc prendre en main urgemment et collectivement ces questions des VHSS (Violences et Harcèlements sexistes et sexuels). Dans nos relations interprofessionnelles, ce fut l’objet de notre colloque à l’Adagp en Avril sur les « Dérives

La Commission de médiation entre auteurs et éditeurs – Un entretien avec Gérard Guéro

Actualités La Commission de médiation entre auteurs et éditeurs – Un entretien avec Gérard Guéro, scénariste de Bande dessinée, représentant du groupement Bande dessinée. Bulletin des Auteurs – La Commission de médiation entre auteurs et éditeurs est-elle près de voir le jour ? Gérard Guéro – Nathalie Orloff, en charge du répertoire de l’écrit à la Scam, avait l’année dernière accordé un entretien au « Bulletin des Auteurs », qui présentait parfaitement la genèse et la situation de la Commission de médiation entre auteurs et éditeurs. L’accord interprofessionnel conclu le 1er décembre 2014 entre le CPE et le SNE employait le terme de « Commission de conciliation ». Commission qui ne vit jamais le jour. Un débat a eu lieu, pour savoir s’il allait s’agir d’une conciliation, ou d’une médiation. Une conciliation et une médiation, ce n’est pas la même chose. Le conciliateur est un auxiliaire de justice, il peut donner son avis, exercer une action plus forte dans la recherche d’un accord. Dans la médiation, le médiateur aide les deux parties, qui exposent leur version et leurs demandes, à s’écouter mutuellement, à trouver un terrain d’entente. Dans la conciliation comme dans la médiation, ce qui a été dit devant le médiateur comme l’avis du conciliateur ne peuvent être invoqués dans le cadre d’une instance judiciaire sans l’accord des deux parties. C’est la médiation qui finalement a été adoptée. Parce qu’elle est moins onéreuse pour les auteurs, qui ne pourraient supporter des frais trop importants, et parce qu’un modèle de médiation existe déjà, celui de l’Amapa, l’Association de médiation et d’arbitrage des professionnels de l’audiovisuel, dont la mission est de faciliter le règlement des litiges entre auteurs et producteurs du secteur du cinéma et de la télévision. L’Amapa fonctionne depuis longtemps, et très bien. Elle dispose d’un retour sur expérience. Créer une structure proche de l’Amapa est une bonne solution. Cela ne correspond pas à ce qui était demandé en 2014, mais ce sera une belle avancée tout de même. La médiation coûte 150 euros à chacune des parties, ce qui est abordable. Bien sûr, il faut trouver le financement de la structure, pour assumer un bureau, un salaire à mi-temps, qui permette de tenir les registres des médiations. Une fois par an, le médiateur doit établir un rapport, de manière anonymisée, qui répertorie les médiations qui ont eu lieu, les litiges qui ont été exposés. Trouver le financement de cette structure entre dans le cadre de la mission des OGC, et notamment de la Sofia, qui regroupe les auteurs et les éditeurs. B.A. – A-t-on une idée de l’ampleur des médiations qui pourraient être demandées ? G.G. – Une estimation est difficile à avancer. Ce qui est important, c’est avoir la structure, qui permette la saisine. Les auteurs peuvent être conseillés par leurs organisations professionnelles, qui sont favorables au principe de la médiation. Avant la médiation, auteurs et éditeurs peuvent essayer de se mettre d’accord directement. Mais qu’une médiation soit possible permet de se dire qu’il y a un recours si un accord direct n’émerge pas. L’existence d’une telle structure incitera à s’en servir. L’audiovisuel l’a, pourquoi le secteur du livre ne l’aurait pas ? B.A. – Nous touchons au but ? G.G. – Le SNE et le CPE approchent de la finalisation de ce projet. Depuis 2014, il n’est que temps. Mais qu’il s’agisse du suivi des ventes avec « Filéas », de la rémunération des auteurs et autrices de Bande dessinée en dédicace, des grands chantiers que nous mettons en route, le temps que cela fasse son chemin, que Marc-Antoine Boidin soit élu pour nous représenter à la Sofia, afin d’en parler et de pouvoir convaincre, nous sommes sur du temps long. Il faut se colleter à ces questions, parce que, au bout d’un moment, cela aboutit.

Une journée autour des Dérives comportementales – Un entretien avec Gaëlle Hersent

Actualités Une journée autour des Dérives comportementales – Un entretien avec Gaëlle Hersent, dessinatrice de Bande dessinée et illustratrice, représentante du groupement « Bande dessinée ». Le 1er avril dernier, l’ADAGP a accueilli une journée organisée par le Snac-BD autour des Dérives comportementales. Bulletin des Auteurs – Cette journée s’inscrit dans un long processus. Gaëlle Hersent – Nous travaillons sur ce sujet depuis plusieurs années. Une réflexion a d’abord été conduite avec Muriel Trichet, psychologue clinicienne, sur ce qu’est une dérive comportementale. Cinq brochures ont ensuite été publiées, chacune confiée à un.e spécialiste : « Une perspective psycho-sociale », une étude de Muriel Trichet ; « Une perspective sociologique », par Pierre Nocérino, docteur en sociologie à l’EHESS ; « Une perspective juridique », par Maïa Bensimon, alors responsable juridique de la SGDL ; « Une perspective historique », par Jessica Kohn, docteure en histoire contemporaine ; « Une perspective économique », par Olivia Guillon, maître de conférences en économie à l’Université Sorbonne Paris Nord. Une première table ronde a réuni, à part Jessica Kohn, qui n’a pu se libérer, les quatre autres personnes, auteurs de ces brochures. Cela a permis un dialogue entre elles, leurs interventions ont pu rebondir les unes avec les autres, nous avons pu voir tous les liens entre les différentes perspectives, comment l’économie influe sur le psycho-social, ou sur le juridique, comment tout est imbriqué. Nous avons pu comprendre comment, autour des dérives comportementales, il peut y avoir différents regards, qui se complètent.  Quand Olivia Guillon parle des poids économiques des différents acteurs et pointe le fait que, dès qu’un des acteurs a un poids plus fort, il y a un déséquilibre dans la relation, qui a des conséquences sur le plan psycho-social, elle nous donne une clef de compréhension. Nous avions organisé des webinaires, qui avaient réuni en duo ces cinq spécialistes, mais c’était la première fois que nous pouvions les réunir ensemble. Qu’ils soient présents tous les quatre a créé une synergie très intéressante et riche. Une deuxième table ronde, modérée par Maïa Bensimon, désormais déléguée générale du Snac, a réuni, entre autres personnes, le juriste du Syndicat national de l’édition, Julien Chouraqui, et Serge Ewenczyk, du Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA). Nous y avons envisagé les solutions possibles. Julien Chouraqui nous a présenté le projet, en cours d’élaboration, de la création d’une Commission de médiation entre auteurs et éditeurs. A été évoquée également la possibilité d’appeler la cellule d’écoute psychologique et juridique de lutte contre les violences sexuelles et sexistes pour les professionnel.les de la culture, mise en place par le groupe « Audiens ». La question se pose de savoir si cette cellule peut être appelée en cas de harcèlement moral. Différentes avancées sont donc à noter. Dans le public d’une quarantaine de personnes étaient présents des étudiant.e.s, des autrices et auteurs, des éditeurs.trices, un directeur de collection, etc. À la suite de chacune des tables rondes a eu lieu un échange avec le public. C’était très bien de pouvoir parler des dérives comportementales avec tous les acteurs, auteurs comme éditeurs, afin de pouvoir poser des mots, dans un dialogue ouvert, qui reconnaissait l’existence de ce mal-être, d’un côté comme de l’autre. Nous avons mis le doigt sur certains manques, certains vides : le contrat d’édition ne concerne que l’exploitation de l’œuvre, et ne cadre absolument pas la relation de travail. Tous ont pu prendre conscience de cette situation. Nous avons recherché ensemble des solutions, qui sont importantes pour tout le monde. B.A. – Cette journée a été accueillie par la Société des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques (ADAGP). G.H. – Le Snac-BD a un lien fort avec l’ADAGP, en partenariat de laquelle nous avons publié notre contrat commenté, et publions chaque année notre calendrier des autrices et auteurs de Bande dessinée. B.A. – Quelles suites seront-elles données à cette journée ? G.H. – Nous avons enregistré les échanges, qui pourront être la base d’un « verbatim », et d’une vidéo sur le site du Snac. Nous nous proposons de publier une compilation des interventions, nous y joindrons des pistes qui orienteront les personnes vers quoi faire en cas de harcèlement moral, de violences sexuelles et sexistes. Cette publication pourrait advenir en même temps que « Quai des Bulles », le festival de Saint-Malo, en octobre prochain.

Les conséquences de la restriction du Pass Culture – Un entretien avec Christian Lerolle

Actualités Les conséquences de la restriction du Pass Culture – Un entretien avec Christian Lerolle, coloriste, représentant du groupement Bande dessinée. Bulletin des Auteurs – Quelles sont les conséquences de la restriction du Pass Culture ? Christian Lerolle – Je suis coloriste de BD depuis trente ans, je fais partie d’un atelier d’auteurs de Bande dessinée qui a aussi trente ans d’existence, « Atelier 510 TTC », qui réunit les différents métiers de la bande dessinée, scénaristes, dessinateurs, coloristes. Depuis le début nous intervenons en milieu scolaire, nous accueillons des stagiaires. Durant une longue période, intervenir en milieu scolaire était compliqué. Selon les établissements, la rémunération était tributaire d’un protocole complexe, personne ne comprenait le statut d’artiste auteur. Nous avons alors monté une association de loi 1901, qui a géré l’administration de nos interventions. Quand le Pass Culture est arrivé, en tant qu’association nous avons pu nous inscrire sur la plateforme « Adage », la plateforme de l’éducation artistique et culturelle. Nous avons créé une page, sur laquelle nous publions nos offres d’ateliers et d’interventions, que les établissements peuvent voir, et réserver, toujours sur Adage. Le plus souvent les établissements ont entendu parler de nous, ils nous contactent, nous montons le projet ensemble, une fois notre devis accepté nous créons l’atelier ou la rencontre sur Adage, et l’établissement valide la proposition. Nous sommes ensuite rémunérés par cette même voie. Cela permet de centraliser, que les dépenses soient transparentes, et que le processus soit beaucoup plus simple. Le dispositif a bien fonctionné. Nous sommes basés à Reims, dans le département de la Marne, nous intervenons dans la Région Grand Est, en Champagne-Ardennes. Cela va de l’école maternelle rurale jusqu’à la fac, en passant par la prison, les Ehpad, les formations. Le Pass Culture est un outil super pratique, tant pour les intervenants que pour les établissements. Je suis l’un des plus vieux membres du comité de pilotage du Snac BD, adhérent à l’ADAGP, membre de la commission Bande dessinée de l’ADAGP, et membre du jury d’attribution des dotations de l’ADAGP aux artistes-auteurs. J’ai fait partie du jury du concours BD scolaire du festival d’Angoulême durant dix-huit années. En tant que coloriste j’ai une vision globale du métier, je connais beaucoup d’auteurs, d’éditeurs, j’ai été témoin des difficultés des auteurs pour s’inscrire sur Adage, car il faut un numéro de Siret, ne pas être allergique aux démarches administratives, mais le mécanisme se mettait en place et prenait une vitesse de croisière intéressante pour tout le monde. Le décret ministériel du 27 février 2025 qui restreint l’assiette et les montants du Pass Culture a été publié sans préavis ni concertation. Il a fait perdre à beaucoup de gens des interventions, des rencontres. Cette atteinte à la diffusion de la Culture dans les établissements, de plus à cette période de l’année, est fort dommageable. Le printemps est propice à de telles interventions et rencontres organisées par les enseignants, qui ont alors couvert la majeure partie de leur programme. Le travail fourni en amont, pour planifier ces rencontres, ces ateliers, avec des établissements qui ont monté un projet, sollicité des auteurs et autrices, est perdu. Au titre des activités et revenus accessoires au droit d’auteur, ce genre d’interventions et de rencontres fait réellement partie des revenus de nombre d’autrices et auteurs de Bande dessinée, notamment illustrateurs Jeunesse, qui survivent grâce à ces revenus complémentaires. En fait, on nous replace dans une période de confinement. Le confinement lors du Covid avait signifié l’arrêt total de nos activités, sur cette même période de l’année. Le Covid a pu nous faire perdre jusqu’à un tiers de nos revenus annuels. C’est la même chose aujourd’hui, en deux jours. En deux jours il fallait en vitesse inscrire sur Adage, et valider les offres d’ateliers ou d’interventions déjà programmées conjointement par les établissements et les artistes auteurs, mais pas forcément encore mis en ligne sur Adage parce que prévus pour dans quelques mois. Les premiers arrivés étaient les premiers servis, jusqu’à épuisement du budget. Le site dès le vendredi matin de l’annonce saturait, on ne pouvait plus y accéder pour valider dans les temps.  Énormément de gens ont perdu de l’argent un un temps record, j’ai des exemples d’autrices et auteurs qui en une nuit ont perdu deux à trois mille euros du fait de cette déprogrammation. Ce qui est paradoxal, c’est qu’on arrive à de telles situations par des décisions gouvernementales et ministérielles, alors que les autrices et auteurs sont désormais obligés de payer à l’Urssaf des cotisations et prélèvements sociaux prévisionnels, appelés en amont, et basés sur leurs revenus enregistrés de l’année « n-1 ». L’Urssaf Limousin n’a pas encore intégré la réalité de la fluctuation des revenus, d’une année sur l’autre, des artistes-auteurs. Elle persiste à les traiter comme des entreprises, qui ont un chiffre d’affaires relativement régulier. Pour éviter d’avoir à verser des sommes prévisionnelles, vous pouvez aller sur votre page personnelle et mettre votre prévisionnel à zéro. Et à la fin de l’année vous payez réellement ce qui est vraiment dû. Mais les artistes auteurs ne connaissent pas cette possibilité. Les artistes auteurs vont donc devoir avancer des sommes d’argent calculées sur un revenu qui incluait les revenus accessoires, quand en même temps on vient de leur supprimer ces revenus accessoires. On voit bien que cela a été fait sans aucune consultation de la base ni des organisations professionnelles des autrices et auteurs. C’est du grand n’importe quoi. À Reims avec mon atelier nous organisons un concours BD depuis plus de quinze ans pour les adolescents, ainsi que le « Festival Interplanétaire de Bande dessinée de Reims » (FIBDR). Depuis treize ans nous y invitons une cinquantaire d’auteurs. L’association qui organise le FIBDR invite également, hors festival, des autrices et auteurs à la rencontre du public grâce au Pass Culture. Nous créons par ailleurs des expositions pour les journées européennes du Patrimoine, nous faisons ainsi entrer la Bande dessinée dans les bâtiments, avec des thématiques adaptées aux lieux tels le Palais de Justice, « Michel Vaillant » au musée de l’automobile, etc. Ces expositions tournent ensuite dans les centres