Le contrat d’édition dans le secteur du livre : publication d’un rapport par l’EWC (European Writers’ Council)

Actualités Le contrat d’édition dans le secteur du livre : publication d’un rapport par l’EWC (European Writers’ Council) Trois bougies… et une petite part du gâteau ? Le 7 juin 2024, à l’occasion du troisième anniversaire de l’entrée en vigueur de la directive sur le droit d’auteur et les droits voisins dans le marché unique numérique (CDSM), l’European Writers’ Council (EWC), dont le Snac est membre, a publié un rapport détaillé analysant l’impact des articles 18 à 23 sur la situation contractuelle des auteurs en Europe : 23 organisations d’auteurs présentes dans 19 pays ont répondu sur différents points relatifs à la situation des auteurs : cession des droits, rémunération, usages numériques, transparence et comptes, prêt public en bibliothèque, loi sur le prix unique du livre, etc. Cette étude établit que le travail de la directive de 2019 a été essentiel, mais qu’il n’est pas terminé : certaines dispositions légales n’ont pas trouvé d’application certaine, encore beaucoup d’auteurs ne reçoivent aucune avance pour leurs livres et doivent parfois attendre jusqu’à deux ans pour toucher leurs premiers droits d’auteur, la transparence fait généralement défaut dans les domaines du numérique et du streaming et la plupart des contrats ont une durée de vie supérieure à 100 ans. “Le pouvoir de négociation des auteurs est faible”, confirme Miguel Ángel Serrano, président de l’EWC. Comme l’indique ce rapport, la plupart des pratiques commerciales, telles que les pourcentages de droits versés, sont les mêmes depuis des années. Il est difficile pour la plupart de nos collègues de proposer des changements et le déséquilibre dans la relation entre auteurs et éditeurs demeure presque une “tradition””. “Après la transposition très importante de la directive de 2019, l’EWC alerte l’Union européenne sur le fait que les termes législatifs ne doivent pas rester uniquement théoriques”, demande Maïa Bensimon, coordinatrice de ce rapport et vice-présidente de l’EWC. Une rémunération appropriée et une transparence totale sur l’utilisation des œuvres devraient désormais se traduire par la mise en place de mesures concrètes pour un partage juste de la valeur économique générée dans le secteur du livre. » Le rapport de l’EWC est accessible ici : https://europeanwriterscouncil.eu/writers-contracts-ewcsurvey-2024 Tribune de l’EWC : https://europeanwriterscouncil.eu/transparency-is-the-needed-commitment-to-fairness/ Contact presse : Nicole Pfister Fetz, secrétaire générale : Nicole.PfisterFetz@europeanwriterscouncil.eu L’EWC est une fédération non gouvernementale à but non lucratif actuellement constituée de 50 associations et syndicats nationaux d’écrivains professionnels et de traducteurs littéraires dans 32 pays, États membres de l’UE, ou de l’EEE pour l’Islande et la Norvège, ainsi que la Biélorussie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Suisse et le Royaume-Uni. Les membres de l’EWC comptent plus de 220 000 auteurs professionnels du secteur du livre, qui écrivent et publient en 35 langues différentes. www.europeanwriterscouncil.eu Lire le communiqué en intégralité
Le service public contre la liberté d’expression des artistes ?

Actualités Le service public contre la liberté d’expression des artistes ? L’autrice Chloé Wary dénonce la censure dont elle a fait l’objet par la mairie d’une commune du Val de Marne (94). À la suite d’une commande pour la réalisation d’une fresque participative sur le mur d’un parking dans la commune de Champigny-sur-Marne, laquelle a donné lieu à une peinture de l’artiste, quelle n’a pas été la surprise de l’artiste de découvrir, environ trois jours aprèsson inauguration, une disparition complète de ladite fresque ! 23 mètres, intégralement recouvert à la peinture blanche ! À noter que la signature de l’artiste, inscrite sur un muret adjacent, sera effacée quelques jours plus tard. Lors d’une réunion du 2 novembre 2023 avec l’artiste, la mairie a justifié que la fresque ne convenait plus au regard de la mention suivante : « Justice pour Naël » (sic). Au lieu de contacter l’artiste pour résoudre cette difficulté et lui demander éventuellement le retirement de cette inscription sur 50 cm, la mairie a préféré commander le masquage de ladite mention, ce qui aurait donné lieu au recouvrement entier de la fresque « par erreur ». L’artiste et le SNAC prennent acte de l’échec des négociations à l’amiable et de l’entêtement de la commune à ne pas vouloir reconnaître l’atteinte à l’intégrité de l’œuvre et le préjudice moral considérable subi par l’autrice. Aujourd’hui, Chloé Wary a saisi l’avocate Anne-Katel Martineau du cabinet Alain Bensoussan pour sa défense, avec le soutien plein et entier du SNAC et des auteurs et autrices qui composent son Conseil, afin de protéger son droit moral et sa liberté de création artistique, mise à mal par les décisions de la commune. « L’effacement est une mission qui nécessite de la réactivité, une planification opérationnelle, du matériel et des infrastructures. S’il existe de nombreuses méthodes pour effacer un graffiti, la plus répandue d’entre elles reste probablement le recouvrement. Il consiste à faire disparaître la marque indésirable sous une couche de peinture plus ou moins épaisse et dont la teinte correspond plus ou moins à celle du support. Il ne s’agit pas d’un effacement au sens propre, mais plutôt d’un masquage, d’une dissimulation. » Extrait de l’ouvrage Antigraffistime de Jean-Baptiste Barra et Timothée Engasser, éd. Le passager Clandestin, 2023. LIENS UTILES : CAGNOTTE : https://www.lepotcommun.fr/pot/kykj39ij PÉTITION : https://chng.it/gD24YtWRwM Lire l’article en intégralité
Le Snac est signataire de la lettre de soutien à Toomaj Salehi, rappeur iranien, condamné à la peine de mort

Actualités Le Snac est signataire de la lettre de soutien à Toomaj Salehi, rappeur iranien, condamné à la peine de mort Le SNAC est signataire de la lettre de soutien à Toomaj Salehi, rappeur iranien, condamné à la peine de mort. Le 24 avril, Toomaj Salehi, rappeur iranien, a été condamné à la peine de mort. Aux côtés du monde judiciaire, le Syndicat National des Auteurs et Compositeurs est signataire de cette lettre de soutien. Avocats et Artistes sont mobilisés ensemble depuis plusieurs jours pour la justice et la liberté d’expression ! Signez-vous aussi cette lettre ouverte : https://lnkd.in/eYUmfQAx #FreeToomaj#StopExecution#StopExecutionInIran Lire la lettre de soutien en intégralité
Propriété Intellectuelle et Intelligence Artificielle – 13 juin 2024 – Maison du Barreau de Paris

Actualités Propriété Intellectuelle et Intelligence Artificielle – 13 juin 2024 – Maison du Barreau de Paris Propriété Intellectuelle et Intelligence Artificielle Vers une (ré)conciliation des Nouvelles Technologies avec le Droit d’Auteur ? Un évènement organisé par le Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs (SNAC) et le cabinet d’avocats REALEX, en lien avec la Confédération Nationale des Avocats (CNA). Le 13 juin 2024 – Maison du Barreau de Paris – 2, rue Harley – 75001 Paris
Appel à l’aide des créateurs / créatrices de décors, costumes et lumières du spectacle vivant !

Actualités Appel à l’aide des créateurs / créatrices de décors, costumes et lumières du spectacle vivant ! Les équipes artistiques des productions de spectacle vivant sont confrontées à des problèmes de paupérisation et de privation de leurs droits de plus en plus importants. L’Union des Scénographes alerte les pouvoirs publics depuis plusieurs années mais rien ne bouge ! Le contexte Au cours de ces dernières années, de profonds bouleversements, liés à la situation économique actuelle et à la transition écologique, ont marqué le secteur culturel. L’enjeu tient en un slogan du ministère de la Culture : “Mieux produire, mieux diffuser”, qui se résume pour les équipes artistiques à “Travailler plus pour être payés moins”… Les créateurs de décors et de costumes sont parmi les premiers à avoir initié dans leur pratique une véritable transition écologique, en témoigne leur “Manifeste d’éco-scénographie” qui appelle tous les acteurs du secteur à s’inscrire dans une démarche commune d’éco-conception. Cependant, cette démarche implique un temps de travail de conception bien supérieur aux pratiques traditionnelles : recherche de matériaux de seconde main, réajustement des dessins en fonction des matériaux trouvés, réflexion sur le désassemblage des éléments… Nos rémunérations sont forfaitaires et rarement en lien avec la réalité. Dans le contexte culturel actuel, nous devons composer avec un système de rémunération qui n’est plus soutenable. Tout semble être fait pour payer de moins en moins les équipes artistiques et leur supprimer des droits qui pourtant, dans les textes, leur sont acquis. Il est de notre responsabilité professionnelle de créer des conditions décentes de rémunération et de faire comprendre les enjeux et mutations de nos métiers. Les faits 1 – Des salaires de misère Ces dernières années, le monde du spectacle privé parisien a attiré la convoitise d’hommes d’affaires qui ont créé des monopoles, plus intéressés par l’aspect pécuniaire des choses que par leur caractère artistique. Cette situation a abouti à une dégradation esthétique de l’offre culturelle,accentuée par la présence des géants du divertissement sur tous les maillons de la chaîne du spectacle et de la production. En effet, afin de bénéficier de la « Garantie de déficit » prévue par l’ASTP (Association pour le Soutien des Théâtres Privés), subventionnée en partie par les pouvoirs publics, de plus en plus de théâtres privés rémunèrent les créateurs bien en deçà du Smic ! Généralement, un scénographe travaille entre un mois et trois mois sur une création de décors (conception, production de maquettes, plans, dessins, suivi de chantier, suivi des répétitions, montage…), se verra imposer un forfait total plafonné à 1 525 € brut*, soit un taux horaire pouvant varier entre 9 € brut (pour un mois de travail) et 3 € brut (pour trois mois de travail) !!! Le ministère du Travail a notifié, en 2023, aux syndicats représentant les producteurs, la situation de non-conformité dans laquelle se trouvent les grilles de salaires de notre convention collective. Le ministère du Travail invite à un juste rattrapage du montant des salaires des équipes artistiques et techniques dans le spectacle vivant. Ce rééquilibrage est difficilement possible en raison du contexte actuel de stagnation, voire de diminution, des subventions qu’il faudrait plutôt indexer sur l’inflation. * : plafond de salaire brut en vigueur pour les postes “scénographe”, “costumier”, “éclairagiste” et “chorégraphe” pour bénéficier de la “garantie de déficit” proposée par l’ASTP. 2 – La non reconnaissance du statut d’artiste-auteur Certains producteurs, dont la majorité des théâtres publics, ne reconnaissent toujours pas le statut d’artiste-auteur des scénographes, créateurs décors, costumes et lumières, pourtant inscrit dans la loi depuis 2017, et exploitent allègrement les œuvres de ces artistes-auteurs sans que ceux-ci bénéficient d’aucune contrepartie financière ! Nous espérons que le plan “Mieux produire, mieux diffuser” viendra consolider et renforcer le respect du droit d’auteur, en créant les meilleures conditions possibles de rétribution sur l’exploitation de nos œuvres. 3 – La suppression des droits d’auteur D’autres théâtres, qui jusqu’alors respectaient la qualité d’artiste-auteur des créateurs, ne veulent plus leur régler de pourcentage sur les recettes pour l’exploitation de leurs créations. Ces théâtres récupèrent une partie du salaire qui leur est dû et le déguisent en droits d’auteur forfaitaires pour ainsi payer moins de charges. D’autre part, il est de plus en plus difficile pour les auteurs de percevoir une rémunération dans le cadre d’une cession de droits d’exploitation en tournée. 4 – Une pression de plus en plus importante sur les artistes Lorsqu’un créateur demande à percevoir une rémunération décente et des droits d’auteur qui lui sont normalement dûs, il lui est répondu que ce n’est pas possible et que si les conditions proposées ne conviennent pas, un autre créateur sera engagé à sa place… Il ne lui sera évidemment plus proposé de faire une création dans ce théâtre, ni dans un autre géré par le même producteur ! Certains producteurs n’hésitent pas non plus à mettre en concurrence déloyale des créateurs, sans que ceux-ci en soient informés. Chacun d’eux présente un projet et peut apprendre ensuite que, finalement, une autre création est choisie. Il est inutile de préciser qu’ils ne sont alors absolument pas rémunérés pour le travail réalisé (maquette, dessins, croquis…) pour cette création… 5 – Un travail sans contrat La quasi-totalité des auteurs de décors, costumes et lumières commence à travailler sans avoir aucun contrat. Une fois le travail commencé, ils sont contraints d’accepter les conditions imposées par les producteurs. Si, pour des raisons financières, la production ne voit jamais le jour, les semaines de travail effectuées ne seront jamais rémunérées. 6 – Une assurance chômage qui ne reflète pas la réalité du métier En 2015, Hortense Archambault et Jean-Denis Combrexelle ont remis au Premier Ministre leur rapport ”Bâtir un cadre stabilisé et sécurisé pour les intermittents du spectacle” dans lequel ils indiquaient : “Une réflexion mérite d’être menée au niveau des branches sur une répartition différente de certains métiers techniques étroitement liées à la création artistique. Sans doute faudrait-il, affecter dans l’annexe 10 certaines professions aujourd’hui considérées comme techniques alors qu’elles sont attachées à la conception du spectacle et font partie de
Enquête : Les enjeux de la musique contemporaine

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100 % du chiffre d’affaires du SNE provient des œuvres des auteurs

Actualités 100 % du chiffre d’affaires du SNE provient des œuvres des auteurs Le prix d’un livre, c’est ce qu’on met pour l’acheter. En théorie, c’est aussi ce qu’il faut pour payer équitablement ceux qui le fabriquent. Ainsi avons-nous une chaîne du livre que, tel le producteur de cacao ou de café, l’auteur initie, et qui se poursuit en maillons, que sont l’éditeur, le diffuseur, le distributeur, le détaillant. Le tout forme un camembert, ou un gâteau si vous préférez, le prix du livre tel qu’on se le partage. 1,51 euros : c’est ce que touchent en moyenne les auteurs sur un livre à 20 euros). Ces chiffres sont révélés par le rapport Hervé Gaymard page 31, missionné par le ministère de la Culture. En jeunesse, ce livre rapportera encore moins à son auteur (6 %). Moins encore en traduction, livres pratiques ou en livres d’art (0,5 %). Choquant ? Non, répond le SNE tout récemment. Il est allé vérifier par-lui-même et nous dit aujourd’hui : « en vérité les droits d’auteurs représentent24 % de notre chiffre d’affaires ». La preuve, c’est KPMG qui le dit, sur notre commande. Choquant ? Non. Commençons par rappeler que parmi les plus gros éditeurs, beaucoup ont la main sur la distribution. L’étude du SNE n’en tient pas compte. Elle ne tient pas non plus compte des chiffres des best-sellers tenus par ces mêmes grandes maisons, ni de l’édition universitaire… où les auteurs ne perçoivent quasiment jamais de droits d’auteur. Parfois même, il n’y a pas de contrat. Depuis dix ans, date de signature des accords dits de 2014, le SNAC, au sein du CPE, plaide pour que le partage de la valeur soit discuté. Depuis dix ans, le SNE botte en touche, malgré la Directive européenne de 2019 qui inscrit le principe d’une rémunération « appropriée » en lettres d’or dans la législation européenne (on l’attend encore dans la loi française). En 2022, le SNE écrit à la ministre de la Culture : touche pas à ma valeur ! Les folles exigences des auteurs risquent de remettre en cause le modèle économique. Sacro-saint, le modèle économique ne peut pas être discuté. Un auteur sur deux ne touche aucun à-valoir (étude ministère 2016). Pour ceux qui ont cette chance, chaque année, cette avance se réduit à peau de chagrin. L’ultra-majorité des auteurs cèdent, gratuitement, l’exclusivité. Et pour une durée de 70 ans après leur mort. Toujours gratuitement, ils cèdent leurs droits de traduction, d’adaptation sonore, théâtrale, audiovisuelle… pour pas un rond. Et demain le métavers, et déjà l’Intelligence Artificielle. Mais aussi, pour ne pas bousculer le modèle économique, la création n‘est pas payée. Nous sommes des exploitants, nous dit la loi et surenchérit le SNE. Nous ne payons que l’exploitation de vos œuvres. Autrement dit, notre succès. La création n’a donc aucune valeur ? Le style, l’expérience, l’expertise, la recherche, l’imaginaire, le labeur, l’écriture, la réécriture, la ré-récriture, etc. Tout ça vaut zéro ? Alors on nous parle des à-valoir non couverts : certains auteurs touchent des avances que leurs ventes ne remboursent pas. En BD, même, des auteurs reçoivent de véritables fixes et sont payés dès le premier exemplaire vendu. Voilà qui est intéressant. Donc, le SNE pratique déjà (depuis longtemps) le minimum garanti non remboursable et non amortissable, tel que le demande le SNAC au sein du CPE ? Pour certains et selon des critères variables ? N’y a-t-il pas là le début d’une pratique vertueuse, de prime d’écriture, d’inédit ou d’exclusivité ? Et que dire de ces éditeurs, encore trop rares, et pas toujours au SNE qui, d’eux-mêmes, ont relevé les taux de rémunération proportionnels ? A notre connaissance, la faillite ne les a pas emportés. Nous n’allons pas entrer dans une bataille de chiffres d’autant qu’une chose est sûre : 100 % du chiffre d’affaires du SNE provient des œuvres des auteurs. Bon, mesdames et messieurs du SNE, si on se mettait autour de la table ? Pour aller plus loin… https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-lecture/Documentation/Publications/Chiffres-cles-du-secteur-du-livre/Chiffres-cles-du-secteur-du-livre-2018-2019 https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-lecture/Actualites/Etude-sur-la-situation-economique-et-sociale-des-auteurs-du-livre-resultats https://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Missions/Rapport-d-Herve-Gaymard-sur-la-situation-du-livre Contact : contact@snac.fr – 01 48 74 96 30
Bienvenue Madame la Ministre

Actualités Bienvenue Madame la Ministre Le Syndicat national des auteurs et des compositeurs salue l’arrivée de Madame Rachida Dati Rue de Valois. Son expérience gouvernementale passée est un atout pour lui permettre de reprendre, sans délai les dossiers en cours pour les faire aboutir en 2024 et pour discuter et porter les évolutions nécessaires à une réelle protection des auteurs et du droit d’auteur. Le Snac espère que Madame la Ministre engagera sa forte personnalité au service d’une volonté politique ferme entre autres sur les sujets suivants : Le respect dans tous ses dispositifs et pour tous les métiers de la création de la réglementation sur le droit d’auteur en France dans le contexte des développements des systèmes d’Intelligence Artificielle Générative ; Le respect de la Directive 2019/790 du 19 avril 2019 dans toutes ses dispositions ainsi que le soutien aux projets européens en cours favorables aux auteurs et notamment, l’accès à une rémunération appropriée et proportionnelle pour tous les auteurs de chaque secteur ; L’accompagnement de la transformation des secteurs de la culture au regard des nécessités de la transition écologique en prenant en compte l’économie actuelle de la rémunération des femmes et des hommes qui exercent des métiers d’artistes auteurs ; Le financement de la filière musicale que le PLF 2024 n’a pas permis de sécuriser au niveau préconisé par le rapport de Monsieur le Sénateur Julien Bargeton et qui doit permettre pourtant de dégager des budgets suffisants pour les bourses auteurs/autrices, compositeurs/compositrices du CNM ; La présentation au Parlement des dispositions législatives nécessaires pour enfin permettre l’extension par arrêté ministériel pour la mise en œuvre du Code des usages et des bonnes pratiques (CDUBP) en matière d’édition dans le secteur musical ; Le bilan de la concertation 2023 dans le secteur du livre, ainsi que l’établissement de nouvelles dispositions pouvant permettre aux auteurs d’avoir accès à des dispositions légales et des pratiques contractuelles plus favorables que le contexte actuel ; L’évolution des textes législatifs ou règlementaires pour mettre fin aux mauvaises pratiques dans les secteurs de la musique et de l’audiovisuel (et en particulier l’édition coercitive). Le Snac se tient à la disposition de Madame la ministre et des membres de son cabinet une fois nommés pour s’entretenir des urgences identifiées pour les auteurs et des axes de la politique qui sera menée en faveur des auteurs des différents secteurs de la création. Contact : Maïa Bensimon – ladirection@snac.fr – 01 48 74 96 30
Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême – édition 2024

Actualités Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême – édition 2024 Pour s’inscrire au Speed Dating le vendredi 26 janvier à 16h30 : copiez / collez ce lien : shorturl.at/BDN17
L’IA doit nous pousser à agir, réagir, imaginer – ce qu’elle est incapable de faire ! – Un entretien avec Pierre-André Athané, compositeur, président d’honneur du Snac, membre du groupement Musiques à l’image.

Actualités L’IA doit nous pousser à agir, réagir, imaginer – ce qu’elle est incapable de faire ! – Un entretien avec Pierre-André Athané, compositeur, président d’honneur du Snac, membre du groupement Musiques à l’image. Bulletin des Auteurs – À la suite de son Assemblée Générale à Londres, Ecsa publie une déclaration à propos de l’Intelligence artificielle. Pierre-André Athané – Oui, Ecsa dans cette déclaration pose le principe de la primauté de l’humain sur la machine et affirme de nouveau que le droit patrimonial des auteurs et leur droit moral doivent être préservés ; que l’utilisation des œuvres protégées doit donner lieu à déclaration et rémunération ; que les auteurs doivent avoir l’option de l’opt-in/ opt-out,c’est-à-dire la possibilité d’autoriser ou de retirer leurs contenus utilisés par l’IA. Par ailleurs un « AI Act » est en train d’être examiné au Parlement européen, et ECSA suit de près l’évolution des choses. Dans le cadre d’une journée organisée par Ivors Academy, organisation d’auteurs proche du Snac, à la suite des réunions ECSA de Londres, le député européen Axel Voss est venu nous présenter l’esprit de l’AI Act : « Le Parlement européen reconnaît les bénéfices potentiels et les enjeux de l’Intelligence artificielle et essaie d’élaborer un cadre global pour réguler son utilisation ». L’Europe essaie donc d’imaginer, sans grande audace si l’on s’en fie à cette déclaration, une régulation qui se base sur le respect des droits, des bonnes pratiques. En tout cas on se penche sur la question en sachant que là encore la lutte entre lobbies fera rage. Peut-être arrivera-t-on à des lois, des règles ? Souhaitons-le, sachant qu’au sein de l’Europe, tout est extrêmement lent, et que doivent ensuite advenir des décrets d’application dans chaque pays. De plus, en juin 2024 auront lieu de nouvelles élections européennes, donc tout peut être remis en question. La route sera longue. L’IA va mille fois plus vite… B. A. – La composition musicale est-elle menacée ? P.-A. A. – Dans certains secteurs comme le doublage sous-titrage, les métiers d’auteurs et autrices semblent déjà affectés par l’Intelligence artificielle ; ce n’est pas encore le cas dans la musique, et pour moi ce ne le sera jamais vraiment. L’IA ne parviendra jamais à la complexité et à la finesse d’une création humaine. Et si je me trompe je plains l’humanité qui vivra un tel non-sens, un tel chaos. Globalement, on fonctionne trop sur des fantasmes, comme de dire que l’IA serait la dernière invention humaine. Je pense que c’est excessif. L’humain aura toujours la main d’une manière ou d’une autre. Dans le domaine de la musique, des outils d’aide à la composition existent déjà, permettent par exemple de développer nos capacités à créer à partir de ce que nous avons antérieurement composé. Personnellement cela ne m’intéresse pas trop, parce que je préfère le faire par moi-même. Mais certains peuvent être tentés. Pour aller où ? Sur le site Beatoven, qui s’adresse aux utilisateurs de musique, on peut demander à l’IA, sur la base de mots clefs, une mélodie de tel style, de telle rapidité, de tel ton, par exemple pop, rapide, joyeux, joué par tels ou tels instruments. Le résultat en est extrêmement médiocre. Cela va s’améliorer et on parviendra probablement à générer une musique de flux, un fond sonore plausible voire comparable à ce que font de mauvais compositeurs. L’IA saura vite faire de la musique de perroquet. Mais des obstacles vont intervenir : un blocage du dépôt à la Sacem, une impossibilité d’obtenir l’aide CNC si c’est une musique de film, etc. Le piège, ce serait peut-être des créations bâtardes, de compositrices ou compositeurs qui utiliseraient partiellement ou totalement l’IA et signeraient le résultat. Nous verrons bien. On va aller plus vite à fabriquer une musique de mauvaise qualité sans doute, mais je ne m’inquiète pas trop pour la vraie création. Quand on est compositrice ou compositeur, on connaît la complexité de la composition, ce qui en fait sa singularité, qui est attachée à une personne et son destin, une pensée et ses cheminements complexes, et ne peut être imitée. Faites imiter du Éric Satie par l’IA ? Le résultat en sera toujours lamentable. Les commanditaires, les professionnels, et une très grande partie du public feront la différence. Créer de la musique c’est d’abord communiquer un récit, le développer. L’auteur qui crée est un humain qui s’adresse à des humains, ceux qui reçoivent cette création veulent pouvoir admirer l’autrice ou l’auteur, le reconnaître, l’identifier et s’identifier à lui. L’Intelligence artificielle dite « générative » ne peut pas créer cette adresse aux autres. Elle peut au mieux être un gros jouet malin et rigolo. Elle ne séduira vraiment que les médiocres. Dans la musique, la technologie existe depuis toujours, elle commence avec la fabrication d’instruments. Tous les outils qui servent la créativité sont intéressants, une certaine forme d’IA n’est donc pas sans utilité. Un participant à cette journée d’Ivors Academy disait : « L’Intelligence artificielle n’est rien qu’un outil pour résoudre des problèmes. La musique n’est pas un problème à résoudre. » Il ajoutait que nous devons penser à ce que l’IA peut faire, non pas à ce qu’elle peut nous faire. J’aime assez cette approche. On doit considérer toutefois par prudence, par réalisme, que pour tous les métiers de la création il y a potentiellement un danger, une menace, y compris pour l’emploi, alors les organisations professionnelles, les gouvernements, les OGC, les institutions (CNM, CNC ou autres) l’Europe se mobilisent et ont raison de le faire. Peut-être aussi que l’IA pourra produire des outils afin de se réguler elle-même. Elle pourrait par exemple détecter ce qui est généré par elle-même ? Pourquoi pas ? Parmi les initiatives intéressantes évoquées à Londres, signalons celle de The Human Artistry Campaign. On peut signer la pétition proposée, et aussi adhérer à cette organisation, qui défend un certain nombre de principes, dont le fait que la technologie a toujours bénéficié à l’expression humaine, et que l’IA ne peut fonctionner autrement que comme un nouvel outil à son service. Visiblement, nombreux sont ceux ou celles qui en parlent, parfois trop, parfois pour ne rien dire, mais cela traduit une prise de conscience intéressante des