MARCHE POUR LA CRÉATION – Discours de samedi 31 janvier 2015.

Actualités MARCHE POUR LA CRÉATION – Discours de samedi 31 janvier 2015. « Cher(e)s ami(e)s, Cette marche, nous l’avions prévue il y a déjà plusieurs mois, pour dénoncer la précarité grandissante et alarmante dans laquelle se trouvent de nombreux auteurs de BD. Mais avant d’en revenir à ces préoccupations profondes, et suite aux récents évènements qui ont bouleversé le pays, il est évident que si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est aussi pour rendre un hommage aux victimes des attentats des 7 et 9 janvier. A toutes les victimes bien entendu, mais plus particulièrement, puisque nous sommes aujourd’hui à Angoulême, aux journalistes et caricaturistes de « Charlie Hebdo », parmi lesquels beaucoup d’entre nous comptaient des ami-e-s proches. Car comme l’ont prouvé les Grands Prix d’Angoulême remis par le passé à Reiser, Pétillon, Wolinski ou Willem, les liens entre Bande-dessinée et Dessin de Presse ont toujours été forts et nombreux : et si nos manières de travailler sont différentes, nous appartenons bien à la même famille. C’est pour eux tous que nous avons donc une pensée particulière aujourd’hui : pour les survivants, qui n’ont maintenant plus d’autre choix que de réapprendre à vivre malgré l’onde de choc de ce drame; et pour les disparus : Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré et tous ceux qui ont été tuées juste parce qu’ils travaillaient à Charlie Hebdo et qu’ils y « dessinaient et imprimaient des petits bon-zhommes avec des gros nez ». Et il y a d’ailleurs là une situation suffisamment absurde et tragi-comique pour être soulignée : il a fallu que des terroristes s’en prennent à des caricaturistes pour qu’on se rappelle que dessiner n’était pas si anodin. Et à l’heure où, dans notre profession, certains se prennent à douter, se demandent si ce qu’ils font a un sens, s’il y a encore le moindre intérêt à faire nos « petites cases à la con », nos « petites BD », tout seul dans notre coin, ces meurtres constituent une violente et aberrante piqûre de rappel : il faut croire que dessiner peut parfois avoir du poids, puisqu’on peut se faire tuer pour ça. Bien sûr, ça ne fait pas des auteurs de « Charlie-Hebdo » des super-héros, des saints ou des martyrs, et ça fait encore moins de tout dessinateur de BD un résistant ou un militant engagé – et non, effectivement, les « Aventures de Rififi le Canard » ne sont pas toujours un brûlant pamphlet lancé à la face du Pouvoir) : mais, tout de même, oui, il faut croire que s’exprimer par le dessin doit avoir un tout petit peu de sens, puisque des milliers de personnes, en France et dans le monde entier, ont brandi des crayons lors des manifestations des 10 et 11 janvier. Or le paradoxe absolu de cette situation, c’est qu’alors même que l’on voit fleurir partout les preuves d’un puissant attachement au dessin, à la liberté d’expression et à la culture, notre profession se porte mal, nous obligeant aujourd’hui à manifester notre colère. Il y a presque 40 ans, il a fallu que les auteurs et artistes « descendent dans la rue » pour être entendus et pour que l’État crée un régime de sécurité sociale adapté à leurs réalités. Il a fallu insister encore – et pendant des années – pour que les auteurs bénéficient en 2012 du HYPERLINK « http://amac-web.com/wp-content/uploads/formation_professionnelle_AFDAS.pdf »droit à la formation professionnelle continue, alors même que ce droit est reconnu pour tous les français – et depuis bien longtemps – par la Constitution. Mais, au terme de ces avancées sociales durement acquises et alors que le marché du livre connaît une crise importante, une lettre du président du Conseil d’Administration du RAAP a provoqué HYPERLINK « http://www.snapcgt.org/article.php3?id_article=369″l’incompréhension, et la HYPERLINK « http://www.huffingtonpost.fr/christophe-arleston/retraite-auteurs-de-bande-dessinee-lettre-ouverte-a-la-ministre-de-la-culture_b_5478772.html »colère dans toute la profession, auteurs et artistes confondus. Cette lettre du 5 mai 2014 annonçait une réforme du régime de retraite complémentaire obligatoire, dont les modalités, décidées sans concertation avec les auteurs, reviendraient à nous retirer chaque année l’équivalent d’un mois de revenus – alors même que l’immense majorité des auteurs gagne moins que le SMIC. Depuis cette date, les auteurs et artistes – et en particulier ceux du groupement Bande-Dessinée du Syndicat National des Auteurs et Compositeurs – se sont mobilisés et ne cessent de dénoncer un dialogue à sens unique : car le Conseil du RAAP ne nous entend pas, annulant même les dernières réunions prévues, ce qui nous semble pour le moins irresponsable alors même que notre mouvement ne faiblit pas, bien au contraire : il prend de l’ampleur. C’est pourquoi nous nous tournons aujourd’hui vers Le Président de la République, Monsieur François Hollande. Nous vous demandons, Monsieur le Président – ainsi qu’à Madame Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales – de prendre vos responsabilités et de négocier avec les véritables partenaires sociaux : les organisations représentatives des auteurs et artistes ! Nous vous demandons d’intervenir pour qu’une réelle concertation s’établisse avec des interlocuteurs pertinents et prêts à avancer avec nos représentants. Nous ne remettons pas en cause le principe de la proportionnalité, mais le taux trop élevé – de 8% – choisi sans concertation, qui est irréaliste, inacceptable et contre-productif au vu des revenus moyens de l’ensemble de la profession. Monsieur le Président, faut-il vous rappeler que les auteurs et les artistes, outre leur importance symbolique et culturelle, sont aussi à l’origine d’une richesse économique qui confère à leur secteur la troisième place de contributeur au PIB, devant l’industrie automobile ? Faut-il aussi vous rappeler que les artistes et auteurs ne pèsent rien sur l’assurance chômage – puisque nous n’en bénéficions pas – et pas plus sur les comptes de la Sécurité Sociale et de l’Assurance Vieillesse ? Monsieur le Président, cette marche des auteurs pour la création, vous devez le comprendre, n’est qu’une des premières démonstrations d’un mouvement social inédit pour une profession pourtant réputée individualiste et désorganisée, mais aujourd’hui mobilisée et déterminée. Il est désormais de votre responsabilité de faire, en lien avec le Ministère de la Culture, le
[BD] LA MARCHE DES AUTEURS – Angoulême (31 Janvier 2015)

Actualités [BD] LA MARCHE DES AUTEURS – Angoulême (31 Janvier 2015) La Marche des auteurs du samedi 31 janvier, ayant réuni plusieurs centaines de personnes lors du dernier festival d’Angoulême, a été un franc succès. Cette mobilisation sans précédent témoigne de l’engagement des auteurs de Bande-dessinée, du travail effectué par le SnacBD et les autres représentants d’auteurs et commence à porter ses fruits. Trouvez le document complet fjsdklfjqslmf La ministre de la Culture et de la Communication, ainsi que celle des Affaires Sociales, ont adressé un courrier à l’attention du Président du RAAP, M. Frédéric Buxin lui rappelant qu’il était nécessaire de poursuivre un travail de concertation et que cette démarche devait conduire à un consensus le plus large possible. La ministre de la Culture, Mme Fleur Pellerin, s’est aussi engagée à relancer le processus de concertation et d’échanges sur la réforme du régime de base de la Sécurité sociale des auteurs (AGESSA, MDA…). Trois rendez-vous sont d’ailleurs prévus pour le CPE (dont le Snac fait partie) les 2 Mars et 3 Mars avec le ministère ASF et le ministère de la culture sur ces questions de la reforme sécu et du RAAP. La presse s’est largement fait l’écho du mouvement lancé à saint Malo au mois d’octobre 2014, relayé par les auteurs jeunesse à Montreuil, poursuivi et amplifié à Angoulême en ce début 2015… En attendant les prochaines actions dans les mois à venir ? Les auteurs sauront se mobiliser à nouveau si nécessaire. Les avancées et les promesses doivent rapidement être traduites en actes. – Le président et derrière lui tout le conseil d’administration du RAAP ne doivent pas rester campés sur l’application d’une réforme en janvier 2016, au taux de 8 %, en prétextant une injonction européenne et ministérielle. – La réforme du régime de Sécurité Sociale (disparition de la notion affilés /assujettis, appel général des cotisations retraites pour tous les créateurs, création d’un organisme unique à la place de la MDA et de l’AGESSA…) est source d’inquiétudes. Trop d’incertitudes demeurent aujourd’hui malgré les propos se voulant rassurants de notre ministre de tutelle. La concertation annoncée doit lever les doutes et clarifier les positions pour que cette réforme se fasse en améliorant les dispositifs de protection sociale des artistes auteurs et non en les dégradant. – La question des revenus des auteurs (avances, droits numériques, harmonisation des pourcentages dans l’édition jeunesse…) se pose encore. Elle est même, plus que jamais, au cœur des débats. – Les menaces de la Commission européenne et de son président Jean-Claude Juncker sur le droit d’auteur, le projet de rapport demandé par le Parlement européen à Julia Reda (eurodéputée du parti pirate) remettant en cause certains des fondamentaux du droit d’auteur, nécessitent une mobilisation totale et à court terme puisque dans les 6 mois, des projets de réformes risquent d’être déposés devant les instances européennes. Ne lâchons rien, restons vigilants et mobilisés ! Le SnacBD. SNAC BD – Les États Généraux de la Bande Dessinée – DGMIC – Autres liens : L’article d’ActuaLitté sur la réforme des retraites – Me La Ministre Fleur Pellerin s’exprime (à 7mn30) lors de la Cérémonie de remise des Prix du FIBD – Aux EGBD (à 01h46) le message de Nicolas Georges du Ministère de la Culture, DGMIC – La Marche des auteurs dans les médias : La Galerie de photos sur Facebook – Le Monde – 20 Minutes – Le Figaro – LivresHebdo – Actualitte – ActuaBD – BDEncre – Quelques articles concernant le rapport REDA : Le Communiqué du SNAC – Politis – La quadrature – IRMA – Le Monde Économie – Actualitte – idboox – april – Numerama –